Après 18 mois de consultation et de réflexion, la ministre du Patrimoine canadien a livré le 28 septembre la nouvelle Politique créative du Canada. Axée sur l’appui aux artistes et créateurs, le plan de Mélanie Joly prévoit une ambitieuse modernisation de l’instrumentation fédérale afin de «placer le Canada dans l’avant-garde».
L’annonce laisse toutefois perplexes les communautés francophones.
La Politique confirme ce qu’attendait Anne Robineau: «Donner un électrochoc au milieu culturel pour qu’il repense complètement son offre sur les plateformes numériques. Ça repose sur des tendances de consommation où l’offre culturelle, et surtout la demande culturelle, s’internationalisent.»
Standardisation
La chercheuse de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques croit que l’intention fédérale est «de produire du contenu canadien exportable à un public canadien et international de plus en plus habitué à une offre diversifiée, mais très standardisée et états-unienne.»
Pour élaborer une stratégie d’exportation du contenu canadien, Ottawa créera un Conseil des industries culturelles présidé par la ministre et doté d’un fonds de 125 millions $ sur cinq ans. D’ici 2020, le gouvernement entend légiférer et réglementer pour moderniser les capacités des piliers de l’industrie.