Le Discours du Trône était certes prévisible, le gouvernement Harper ayant clairement indiqué ses intentions de le résumer aux cinq priorités énoncées en campagne électorale. Mais ce dont on ne se doutait pas, c’est que la dualité linguistique serait évincée de l’énoncé politique du nouveau gouvernement conservateur.
Si cela n’avait été du préambule de la Gouverneure générale Michaëlle Jean, le fait français aurait été totalement ignoré dans le Discours du Trône. «Notre dualité linguistique est un atout pour le pays», a-t-elle soutenu.
Mais dans l’énoncé des valeurs fondamentales canadiennes, aucune mention de la dualité linguistique ou encore du multiculturalisme. Les valeurs fondamentales canadiennes sont la liberté, la démocratie, la primauté du droit et les droits de la personne, nous dit Stephen Harper par la voix de Mme Jean.
«On est inquiet, signale Jean-Guy Rioux, président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA). On ne retrouve plus dans les valeurs fondamentales la dualité linguistique et la diversité culturelle. Or, ces deux valeurs fondamentales nous permettent de nous retrouver dans les actions du gouvernement et nous distingue des autres pays», soutient-il.
Même son de cloche du côté de la Fédération culturelle canadienne-française. René Cormier, président de la Fédération, s’est dit profondément déçu du Discours du Trône où tant la francophonie canadienne que les arts et la culture ont été passés sous silence. «Le message qui nous est envoyé avec le Discours du Trône est pour le moins explicite. Les arts et la culture de la francophonie canadienne sont éradiqués de la vision de la société canadienne telle que le Parti conservateur la conçoit.»