Ma sortie du placard s’est faite tout simplement. Sans tambour ni trompette, j’ai annoncé à mon entourage mon orientation sexuelle. Il y avait dans cette déclaration un acte immensément libérateur: je cessais – enfin! – de vivre dans la honte.
Et pourtant, m’y revoici. Le moteur a chauffé trop longtemps. Il est temps de faire mon deuxième coming-out.
Je peux enfin le claironner: je suis Franco-Ontarien.
En Ontario depuis 20 ans
J’habite l’Ontario depuis 20 ans. J’adore la Ville Reine, et la plupart de mes amis parlent français. J’ai tout de même cultivé une attitude hautaine envers ces «gens-là». Je tolérais des blagues méchantes sur les accents et questionnais des choix de mots.
Pire encore, j’en rajoutais en riant des différences et en creusant des fossés. Le saviez-vous? Ici, on ne klaxonne pas, on donne un coup de corne et on ne dit pas «Tiens!», mais plutôt kin toi!