Un demi-milliard de francophones dans le monde avant la fin du siècle

Les auteurs de «La langue française dans le monde» de passage à l'UOF

Alexandre Wolff et Richard Marcoux ont présenté à Toronto leur ouvrage La langue française dans le monde, édition 2019, publié chez Gallimard.
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Publié 02/10/2019 par Emma Couffin

En 2050, l’Afrique représentera 70% de la totalité des francophones dans le monde, soit environ 250 millions de personnes contre à 80 millions en Europe et 10 millions au Canada.

Et en 2070, on estime que le nombre de francophones s’élèvera à au moins 450 millions et peut-être jusqu’à 750 millions, encore ici grâce à la croissance de l’Afrique.

Dans la nouvelle édition 2019 de leur ouvrage La langue française dans le monde, Alexandre Wolff, responsable de l’Observatoire de la langue française (Organisation internationale de la francophonie), et Richard Marcoux, directeur de l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (Université Laval),  mentionnent aussi que:

– le français est déjà la 5e langue la plus parlée au monde après le chinois, l’anglais, l’espagnol et l’arabe;

– c’est une langue officielle de 32 pays et dans la plupart des organisations internationales;

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– c’est une langue d’enseignement pour plus de 80 millions d’individus dans 36 pays et territoires, et une langue étrangère apprise par plus de 50 millions de personnes.

L’édition 2019 de La langue française dans le monde

Ils ont brossé ce portrait statistique de la francophonie ce mardi 1er octobre lors d’un événement aux bureaux de l’Université de l’Ontario français au 21 rue College à Toronto (chez TFO).

Selon MM. Wolff et Marcoux, il faut redoubler d’efforts pour mettre en place un enseignement francophone d’excellence.

Aussi, à travers des études combinant sondages et recensements, les deux auteurs se sont interrogés sur l’impact économique de l’usage de la langue française.

La présentation dans les locaux de l’UOF mardi soir.

Déjà 300 millions

Richard Marcoux a proposé de définir le terme «francophone» comme étant une personne capable de parler en français, quel que soit son niveau ou sa maîtrise d’autres compétences.

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Pour évaluer le nombre de francophones en 2018, des recensements et vastes enquêtes quantitatives ont été produits pour 106 pays et territoires, selon la capacité de:

– comprendre oralement l’information diffusée, par exemple, par un bulletin d’information à la radio ou la télévision;

– soutenir et participer à une conversation en français;

– lire et écrire en français.

Selon cette définition, il y aurait 300 millions de francophones dans le monde en 2018.

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60% en Afrique

Près de 60% des locuteurs quotidiens de français se trouvent sur le continent africain. Aujourd’hui, 73% des enfants scolarisés en français dans le monde appartiennent à la zone Afrique subsaharienne et Océan indien.

Pour l’ensemble des pays de cette grande région, le taux de scolarité a augmenté entre 2000 et 2014, ainsi que le taux d’alphabétisation, autant chez les 15-24 ans que pour la population adulte en général (à l’exception du Niger et la Côte d’Ivoire).

L’apprentissage du français par zone géographique

Cependant, selon des études de la Conférence des ministres de l’Éducation de la francophonie, le niveau des élèves est jugé insuffisant.

La qualité de l’éducation francophone est une question centrale en Afrique, d’autant plus qu’on remarque une nette propension à vouloir transmettre le français aux générations futures, alors que le nombre d’apprenants stagne en Europe.

Plusieurs facteurs expliquent cette volonté de perpétuer la langue: notamment au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Sénégal le facteur générationnel, l’usage du français au travail et à domicile.

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Dans le monde arabe, l’attachement à la langue française est moins soutenu, mais, dans la majorité des foyers multilingues, l’apprentissage du français arrive en 2e position après la langue arabe.

L’usage de la langue française dans le monde arabe

Dimension économique

De 50% à 82% des répondants appartenant à 13 pays d’Afrique subsaharienne et du Maghreb pensent qu’être francophone est essentiel sur le plan personnel ou professionnel.

La capacité à parler et à écrire le français est un atout supplémentaire dans la recherche d’un emploi lorsque celui-ci requiert des compétences linguistiques.

Aussi, l’apprentissage du français arrive en seconde place après l’anglais dans les exigences linguistiques des entreprises (sauf à Madagascar où il arrive en tête et en Arménie où il arrive 3e après le russe).

Le français est également très présent sur les ondes et sur Internet: c’est la 4e langue parlée sur les réseaux. De nombreux médias internationaux sont dispensés en français pour toucher une large communauté à travers le monde.

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De nombreux médias internationaux sont dispensés en français.

Alexandre Wolff et Richard Marcoux concluent qu’il faut redoubler d’efforts pour rendre l’apprentissage du français accessible au plus grand nombre.

Contribution québécoise

Les deux chercheurs ont souligné la contribution de la ministre québécoise Sonia Lebel, responsable de la francophonie canadienne, qui a déclaré vouloir adapter davantage les politiques publiques aux besoins de la jeunesse francophone.

Elle annonçait récemment une aide financière de 1 268 800 $ à divers partenariats liés à la promotion et à l’avancement de la francophonie des autres provinces: mobilité étudiante et programmes d’échange; partage d’expertise en recherche et en économie sociale; initiatives culturelles dans les communautés francophones.

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