«Nous voulons nous assurer que la loi soit respectée et que les francophones aient les services auxquels ils ont droit.» C’est sous un tonnerre d’applaudissements que le Premier ministre Dalton McGuinty a annoncé la semaine dernière la création d’un poste de commissaire pour les services en français.
Une proposition d’amendement à la Loi 8 sera déposée au début de 2007 pour créer le poste. L’annonce a été faite lors de la célébration du 20e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Loi 8 qui a eu lieu lundi soir à Ottawa. Les premiers Prix de la francophonie ont également été remis lors de cette soirée.
Depuis son adoption en 1986, la Loi sur les services en français, mieux connue sous le nom de Loi 8, a permis aux francophones de recevoir des services gouvernementaux dans leur langue dans 25 régions désignées dans la province. Malgré le pas de géant qu’elle a permis de franchir, l’application de la Loi 8 reste encore trop souvent tributaire de la couleur politique du gouvernement en place et de la bonne volonté des ministères.
«Les services ne sont pas toujours offerts par les ministères, résume Mariette Carrier-Fraser, présidente de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO). Les communiqués de presse ne sont pas toujours émis en français, l’attente est souvent très longue avant de pouvoir parler à un préposé en français et le personnel bilingue n’est pas toujours disponible», cite-t-elle à titre d’exemples.
Avec la création du nouveau poste de commissaire, le premier ministre McGuinty espère donner plus de mordant à la Loi 8, tout en envoyant un message clair à la population ontarienne sur la place que doit occuper le français dans la province. «Nous devons tellement de notre succès en Ontario aux contributions des francophones. L’Ontario doit faire de son mieux pour offrir les meilleurs services publics en français que possible», a-t-il dit.