Un colonel canadien redoute le pire au Congo-Kinshasa

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Publié 02/01/2012 par Stephanie Levitz (La Presse Canadienne)

à 17h16 HNE, le 3 janvier 2012.

OTTAWA – Le plus haut gradé canadien déployé en République démocratique du Congo (RDC) affirme que la situation y est encore extrêmement instable, et qu’il ne sait pas si le pire des violences post-électorales est passé.

Mais selon le colonel Rick Fawcett, il ne fait aucun doute que le Canada a un rôle à jouer dans le développement de ce dangereux pays de l’Afrique centrale.

M. Fawcett, âgé de 51 ans, est à la tête d’un groupe de neuf soldats canadiens intégrés aux casques bleus oeuvrant en RDC depuis une décennie.

Les militaires sous l’autorité de l’ONU ont participé à la préparation des deuxièmes élections présidentielles et législatives dans le pays, en novembre dernier.

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Mais le colonel Fawcett, qui a coordonné ces préparatifs, admet maintenant que la RDC elle-même n’était pas mûre pour un tel scrutin.

La République démocratique du Congo, aussi appelée Congo-Kinshasa, est l’une des nations les plus pauvres de la planète. Elle ne possède que peu de routes, de chemins de fer ou d’autres infrastructures de transport pour faire passer le matériel électoral de villes en villes.

Le scrutin a reporté au pouvoir le président actuel, Joseph Kabila, mais la crédibilité de ces résultats est toujours évaluée.

Des milliers de bulletins de vote ont été égarés et un taux de participation supérieur à 100 pour cent a été enregistré dans certaines régions où tous les électeurs votaient pour M. Kabila.

Les résultats des élections législatives ne sont pas encore connus.

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Tshisekedi en résidence surveillée

Après le scrutin, le chef de l’opposition au gouvernement s’est lui-même proclamé président. Étienne Tshisekedi affirme depuis être en résidence surveillée.

Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jacquemain Shabani, a précisé que des policiers avaient été déployés devant la maison de M. Tshisekedi à Kinshasa et qu’ils l’empêchaient de recevoir des visiteurs.

Vendredi dernier, Étienne Tshisekedi avait organisé une cérémonie privée au cours de laquelle il s’est autoproclamé président, malgré les résultats officiels qui le donnaient perdant à l’issue de l’élection présidentielle de novembre, marquée par les fraudes et les irrégularités.

Le ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu, a affirmé que la police avait été déployée pour maintenir l’ordre et protéger M. Tshisekedi.

Le président sortant, Joseph Kabila, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle par la Cour suprême et a été investi la semaine dernière, malgré les fraudes relevées par la communauté internationale. Selon certains observateurs, il est difficile de savoir qui a réellement remporté le scrutin.

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Joseph Kabila a été déclaré vainqueur avec 49 pour cent des suffrages. Étienne Tshisekedi, qui a terminé deuxième avec 32 pour cent des voix, a rejeté les résultats du scrutin.

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