Un colloque qui a tenu ses promesses

Français, technologies: langages et dialogues interculturels

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 01/03/2006 par Pierre Léon

Un beau titre, qui a tenu ses promesses. Colloque international, interdisciplinaire, organisé par les universités York et de Toronto et dont la cheville ouvrière était Dominique Scheffel-Dunan. Bénédiction et aide du Consul de France, Philippe Delacroix, et de son nouvel efficace attaché culturel, Daniel Canale.

York: 27 octobre

Prologue. Début sous le signe de McLuhan: le message est le medium. Vieille chanson dont Derrick de Kerckhove, disciple du maître, renouvelle les refrains, tels que: le contenu et le processus de la pensée de celui qui utilise son ordinateur ou regarde la télévision, «se situe à l’extérieur et non à l’intérieur de la tête».

Recherche linguistique. On a assisté à de belles démonstrations de l’efficacité technologique dans la recherche linguistique, avec Parth Bhatt, pour l’expression des émotions dans les lésions céré-brales et Philippe Martin, avec son extraordinaire analyseur de mé-lodie, montrant les changements prosodiques de la parole à la radio et dans les actualités filmées.

Raymond Mougeon, lui, a exposé les changements linguistiques dus aux médias, dans le parler des adolescents franco-ontariens. La table ronde sui-vante (Nicolars Balaisis, Saara Liinemaa, Jennifer Vanderburgh) a débattu de com-munication et de culture urbaine.

Publicité

Recherche artistique. Ont été rassemblés ici d’intéressantes études scéniques (Roger Assaf), de création poétique en ligne (Pascal Michelucci), de poésie et mondes virtuels (Olivier Dyens). Autre prolongement du même volet, une mémorable table-ronde sur la vitalité du théâtre francophone dans une société multiculturelle, réunissant au Tft, des orfévres en la matière, Alain Vercollier, Hanane El Hajji, Louis-Olivier Mauffette, Guy Mignault, Claude Guilmain, Albert Millaire. Discussion suivie de la représentation de la pièce de Jeff Baron, traduite par Michel Tremblay et mise en scène par Jacques Rossi, Visites à Monsieur Green – belle incitation à la tolérance superbement jouée.

York: 28 octobre

Recherche didactique. Des exposés pointus sur la mise en pratique de la technologie dans les modes d’apprentissage par Monique Adriaen, Gilberte Furstenberg, Diane Beelen-Woody et Françoise Mougeon ont été suivis de présentations de «voix francophones», franco-canadiennes, créoles et au-tres par Yves Frenette, Em-manuel Nikiema, Aimé Avolonto.

Recherche cybernétique. Ont été traités là les sujets de la conversation en réseau, par Milton Cam-pos, l’interaction et l’argumentation implicite par Paul Laurendeau, le cybermentorat, par Jacques Lajoie et technologie et apprentissage par Myriam de Bie Waller. Un beau film africain, Madame Brouette et une réception clôturaient cette journée.

Toronto: 29 octobre

Publicité

Réflexions théoriques et usages technologiques. Table-ronde par les membres du Knowledge Media Design Institute, complétée d’un brillant panorama des possibilités époustouflantes des technologies dans les domaines de la culture et de la littérature modernes, par Éric Guichard.

Les merveilles de la technicité de la bibliothèque de Lisieux ont été exposées par Olivier Bogros et celles du Net des Études françaises par Russon Wooldridge. L’histoire du livre imprimé a été présentée par Patricia Fleming et Andreas Motsch. Brian Cantwell Smith a disserté ensuite des pratiques intellectuelles, éthiques et artistiques à l’heure de la culture digitale. Un exposé sur la recherche urbaine et la pratique de l’art, par Janine Marchessault concluait cette troisième journée.

Épilogue. Dominique Scheffel Dunan, qu’il faut féliciter vivement de ce rassemblement de vedettes de la culture et de la technologie, venues des quatre coins du monde, a fait une excellente synthèse de ces journées placées sous le signe d’une diversité qui s’est avérée féconde.

York, qui n’a pas encore son métro, a probablement écarté le grand public. À moins que le terme «technologie» fasse encore peur. La journée à Toronto était plus propice à attirer la foule – particulièrement des universitaires du campus. Journée finie encore en beauté, au théâtre de Glendon, par le spectacle technico-poétique du génial Marc Lemyre, «poète électrique»!

J’ajouterai, pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à ce passionnant colloque, qu’ils peuvent aller y voir au site: http:www.arts.yorku.ca/french/colloqueef3 Ils pourront même y trouver des résumés très informatifs et le moyen de dialoguer en ligne, grâce à des blogues (sans blague). Vive la techno et bravo Dominique!

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur