Un centre touristique francophone à Toronto?

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Publié 10/10/2006 par Magdaline Boutros

«Un groupe de Français débarquent au Canada pour un voyage de 14 jours. Combien de temps pensez-vous qu’ils passent à Toronto? Quatre heures. Ils montent la tour du CN et passent deux heures au Centre Eaton, c’est tout», explique avec un brin d’amertume Corinne Baranger de Toronto Balades.

Une situation qui doit changer, croit celle qui désire mettre sur pied un centre touristique francophone à Toronto.

Mercredi soir dernier, au Metro Hall, Corinne Baranger, en collaboration avec le RDÉE Ontario (Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario), organisait une réunion d’information sur le marché touristique francophone à Toronto. Des délégués d’organismes francophones, tels que l’ACFO-Toronto, des partenaires touristiques torontois, tels que la Tour CN, et des représentants du ministère ontarien du Tourisme et de Tourisme Toronto étaient présents pour faire le point sur la situation.

Il n’y a aucun dépliant ni produits touristiques proposés en français sur la ville de Toronto et il est difficile de trouver du personnel parlant la langue de Molière dans la Ville-Reine, a soutenu Corinne Baranger lors de sa présentation devant la douzaine d’intervenants présents.

Pourtant, avec un marché de 18,5 millions de touristes visitant Toronto chaque année et un flot de 450 000 Français et Suisses choisissant le Canada comme destination, il y a moyen d’attirer davantage de francophones dans la Ville-Reine et de leur offrir des services touristiques dans la langue de leur choix, croit Corinne Baranger.

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«Ce que je veux initier, c’est un regroupement de professionnels qui pourra mettre sur pied une stratégie pour attirer le marché francophone.»

«On n’a aucune visibilité pour l’instant», soutient Mme Baranger. Pour les touristes venant tant d’Outre-Antlantique que du reste du Canada, Toronto est une ville anglophone. Conséquence: ce sont les opérateurs de circuit québécois qui ont la main mise sur le marché franco-torontois. Des guides de Montréal se déplacent jusqu’à Toronto pour accueillir les touristes en français et leur faire découvrir une ville qu’ils ne connaissent eux-mêmes qu’à peine. Ce serait également des agences québécoises qui organisent les séjours de congressistes francophones à Toronto. Une aberration!

C’est pour changer la situation et récupérer ce marché que Corinne Baranger veut créer un centre touristique francophone, devenant du coup un interlocuteur clair et direct pour tout groupe francophone désirant découvrir Toronto.

Le Centre touristique francophone aurait pour mission d’accueillir et informer les touristes, de produire de la documentation en français, de proposer des activités en français, d’être un lien avec les autres organismes travaillant dans le tourisme et de contribuer au développement touristique de la ville.

Une mission ambitieuse à laquelle s’ajoute le désir de s’autofinancer par la vente de produits touristiques. Ainsi, les touristes pourraient réserver leur hôtel à partir du centre, et des excursions leur seraient proposées pour rentabiliser le projet.

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Les membres de l’assistance ont tous exprimé un intérêt marqué pour le projet de Corinne Baranger et du RDÉE Ontario. Kimberley Johnson, du ministère du Tourisme de l’Ontario, a toutefois apporté un bémol. «Il est dommage de voir encore un nouveau centre alors qu’il y en a déjà des existants», a-t-elle souligné en appelant à une collaboration avec les Travel Information Centres sis à Toronto.

Idée qui n’a pas été reprise par Corinne Baranger, qui voit plutôt le centre francophone de tourisme comme une entreprise vendant des produits et non comme une agence gouvernementale. «Dans tel cas, le nouveau centre ne pourra obtenir du financement du ministère du Tourisme puisque nous avons déjà les centres d’informations touristiques», a conclu Kimberley Johnson.

Corinne Baranger continue néanmoins de caresser le rêve de voir ce nouveau centre touristique francophone prendre pignon sur rue dès l’été prochain. Des comités de travail seront formés dans les prochaines semaines pour développer davantage le projet.

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