De la vie sur Titan, la plus grosse des lunes de Saturne? Voilà qu’on a deux signatures juste suffisantes pour s’exciter, mais pas assez pour crier à la découverte.
C’est la sonde américaine Cassini, qui tourne autour de Saturne depuis 2004, qui a détecté ces deux signatures (et qui font l’objet de deux études séparées). Il s’agit d’un déficit d’hydrogène et d’acétylène à proximité de la surface, deux «prévisions» qui avaient été faites en 2005 par des scientifiques qui essayaient d’imaginer quel type de microbe pourrait survivre dans cet environnement hostile.
Respirer de l’hydrogène
Il faut dire que la température sur Titan (moins 178!) est beaucoup trop froide pour conserver de l’eau à l’état liquide (et l’eau est la base indispensable de la vie chez nous).
En revanche, Titan abrite des lacs de méthane liquide, et certains scientifiques ont suggéré dès 2005 que la vie pourrait éclore là-dedans aussi. Son cycle de vie serait du coup très différent du nôtre — respirer de l’hydrogène plutôt que de l’oxygène et se nourrir des molécules organiques d’acétylène — de sorte que la «signature» laissée par ces bactéries ne serait pas celle que nous cherchons habituellement.
Mais même les astrobiologistes — ceux qui cherchent des traces de vie ailleurs — s’empressent de mettre les freins. Cette double signature pourrait aussi être le fruit d’un banal processus chimique qui n’a rien à voir avec de la vie. «Une chimie très inhabituelle et pour l’instant inexpliquée», résume Chris McKay, un des défenseurs de la théorie de 2005.