Turquie: les manifestants retournent vers la place Taksim

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Publié 25/06/2013 par Susan Fraser (The Associated Press)

à 13h22 HAE, le 25 juin 2013.

ANKARA, Turquie – Des centaines de manifestants convergeaient mardi vers la place Taksim, à Istanbul, afin de dénoncer une décision judiciaire autorisant la libération d’un policier accusé d’avoir tué un manifestant durant le grand mouvement antigouvernemental qui a paralysé le pays au début du mois de juin.

Au moins trois manifestants et un policier ont perdu la vie dans les manifestations, qui ont commencé le 31 mai pour protester contre un projet gouvernemental de réaménagement de la place Taksim, et qui se sont transformées en vaste mouvement de colère contre le premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

L’un des manifestants a été tué par une balle tirée par un policier à Ankara le 1er juin. Un tribunal a accepté lundi de libérer le policier en attendant son procès, estimant que le tir pourrait avoir été accidentel.

Des centaines de personnes marchaient mardi sur une rue piétonnière en direction de la place Taksim, qui a été bouclée par les forces de l’ordre.

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Plus tôt mardi, la police turque a perquisitionné plusieurs résidences de la région d’Ankara et procédé à l’arrestation d’une vingtaine de personnes qui auraient participé aux manifestations antigouvernementales.

Selon l’agence de presse Anadolu, les policiers ont visité une trentaine d’adresses et arrêté au moins 20 personnes qui entretiendraient des liens avec de présumés groupes terroristes et auraient attaqué «la police et l’environnement» au cours des trois semaines de manifestations qui ont secoué le pays.

Le premier ministre a estimé mardi que les manifestations contre son gouvernement faisaient partie d’un complot visant à nuire à la Turquie.

Lors d’un discours devant les membres de son parti au Parlement, M. Erdogan a réaffirmé que les manifestations avaient été organisées par des forces étrangères qui veulent empêcher l’ascension de la Turquie.

Il a déclaré que la même conspiration était à l’oeuvre au Brésil, affirmant que les deux pays avaient payé une lourde dette au Fonds monétaire international.

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«Dès le départ, certaines personnes, dans le pays et à l’étranger, ont tenté de présenter ces manifestations comme totalement innocentes et justes et de montrer que la police a systématiquement fait usage de la force», a dit M. Erdogan. «Certains médias en Turquie ont été des provocateurs de premier plan. Les médias étrangers ont participé à ces opérations.»

La veille, écartant du revers de la main les critiques formulées par des groupes de défense des droits humains, le premier ministre avait soutenu que les policiers avaient été «héroïques» dans leurs interventions pour réprimer les manifestations anti-gouvernementales des dernières semaines.

Prenant la parole devant des diplômés d’une école de police lors d’une cérémonie à Ankara, Recep Tayyip Erdogan a affirmé que c’était les protestataires et non les policiers qui avaient été violents et félicité les forces de sécurité pour le contrôle dont elles avaient fait preuve au cours des événements.

Par ailleurs, l’Allemagne et d’autres pays européens ont adopté un ton conciliant lundi concernant les pourparlers sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Berlin a bloqué la prochaine étape des discussions, mais le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a indiqué juste avant de rencontrer ses homologues de l’Union européenne lundi qu’il ne fallait pas que le dialogue soit interrompu.

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Certains pays, dont la Suède et la Belgique, ont affirmé que l’organisation devait voir au-delà de la situation politique actuelle et tenir compte de ses intérêts à long terme.

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