TTC: la parole aux usagers

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Publié 11/11/2008 par Vincent Muller

Ces derniers temps, il a souvent été question de la Commission de transport de Toronto (TTC) avec le remplacement des anciens tramways, les nouvelles lignes de tramways à plancher bas qui devraient voir le jour d’ici quelques années, la suppression des parkings gratuits pour les utilisateurs ou plus récemment avec la diminution des services. On donne souvent la parole aux officiels de la TTC pour qui toutes les décisions prises sont bien entendu les bonnes et pour qui les services offerts par la TTC sont tout à fait convenables. Mais qu’en est-il du point de vue des usagers?

Après avoir parcouru le réseau et questionné certains utilisateurs des bus, tramway et métro nous avons pu recueillir une impression générale sur ce que la TTC pourrait faire pour améliorer les services aux usagers. Chaque usager a un profil et des attentes différents mais quel que soit leur profil, ils semblent en général peu satisfaits des services offerts par la TTC.

Selon le lieu d’habitation, l’âge, l’occupation… chacun met en évidence des points qu’il lui semble important d’améliorer.

Commençons par Christopher, ce jeune paraplégique qui déplore que les stations de métro ne soient pas toutes accessibles aux personnes à mobilité réduite. Un service de transport pour les personnes handicapées existe mais selon lui il est important pour ces personnes de se sentir le plus indépendantes possible. Or le fait que, pour se rendre dans certains endroits, il faille utiliser ce service lui donne une impression de dépendance. Le choix de son nouveau logement a été motivé par la proximité d’une station de métro accessible aux handicapés. Ayant voyagé en Europe, il a pu apprécier les tramways à plancher bas et espère qu’il pourra emprunter facilement les nouvelles rames de tramway que la TTC veut acquérir.

Les ascenseurs pour personnes à mobilité réduite sont aussi utilisés par les personnes circulant avec une poussette. Plusieurs mères de famille trouvent cela inadmissible de devoir toujours compter sur quelqu’un pour les aider à descendre leur poussette dans les stations de métro non équipées d’un ascenseur ou dans les tramways.

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Rashmi, rencontrée à la station Greenwood avec son fils de trois mois, a tout le temps besoin d’aide pour descendre la poussette de ce dernier dans les escaliers. Elle nous explique que les deux stations précédentes et les trois stations suivantes ne sont pas non plus dotées d’un système facilitant l’accès aux handicapés ou aux poussettes.

Un autre utilisateur, Bruno, étudiant originaire de Montréal trouve le tarif très élevé comparé aux services qui, selon lui, sont «bien meilleurs et moins chers à Montréal».

Une dame d’un certain âge, attendant le bus sur la ligne 72, est heureuse de voir que la TTC a installé quelques nouveaux abris bus, dont l’absence sur une grande partie du réseau est particulièrement remarquée durant les longs mois d’hiver, lorsque la température descend à -20 ou -30 degrés Celsius. Cette dame nous explique également qu’à son âge attendre le bus ou le métro débout est très fatiguant. En effet, de nombreux arrêts ne sont pas équipés de bancs et dans le métro la majorité des stations n’est équipée que de deux ou trois bancs.

Sanae, rencontrée dans le tramway, vit rue Queen Ouest et se rend tous les jours en tramway rue Queen Est où se trouve son lieu de travail. Récemment arrivée à Toronto elle a pensé bien faire en prenant un logement près de la ligne de tramway mais se rend compte tous les jours de la lenteur des tramways circulant sur cette ligne.

En général les usagers considèrent que la ville est assez bien desservie et que le métro est assez rapide et facile d’utilisation. Mais dès qu’il s’agit d’utiliser le bus où le tramway, même si les zones sont bien desservies, les choses se compliquent.

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Une critique qui revient régulièrement concerne l’absence d’horaires et d’itinéraires au niveau des arrêts de bus et de tramways.

On déplore également que les guichets de vente de la TTC n’acceptent pas les cartes bancaires et qu’il ne soit possible de payer sa carte de bus qu’en liquide.

Par ailleurs, selon certains usagers, un système de carte magnétique que l’on pourrait utiliser dans les bus et tramway également serait quelque chose d’assez pratique. La TTC a déjà étudié de tels systèmes et essaye de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs pour améliorer ses services.

On comprend qu’un système de ce type serait long et coûteux à mettre en place, mais en ce qui concerne l’accès aux personnes à mobilité réduite, l’installation de bancs supplémentaires et d’abris bus où figurent les horaires et les itinéraires, le budget serait probablement moins important et les usagers espèrent au moins des améliorations de ce côté-là.

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