Tsunami de critiques à l’organisme des logements sociaux

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Publié 15/03/2011 par Vincent Muller

Après une semaine de turbulences, le conseil du Toronto Community Housing Corporation (TCHC), l’organisme gérant les logements sociaux à Toronto qui est également l’un des plus gros propriétaires d’Amérique du Nord avec 164 000 locataires, a finalement été dissout par la vague Rob Ford suite à la mise à jour par l’auditeur général Jeffrey Griffith de graves abus au niveau de sa gestion.

En cause notamment un contrat de rénovation de 25 millions $ après avoir reçu une proposition non sollicitée, ainsi qu’un autre contrat de 5 millions $ ne possédant pas la documentation adéquate et apparemment fait sans appel d’offre, contrairement à ce que préconise le règlement municipal. Il y aurait également eu des dépenses se chiffrant à plusieurs dizaines de milliers de dollars pour des séances de spa, massages et des chocolats… alors que les locataires attendaient des réparations qui ne pouvaient, soi-disant, pas se faire pour des questions de budget. Ces éléments dénoncés par l’auditeur général lors d’un audit sont une aubaine pour Rob Ford qui ne cache pas sa volonté de privatiser l’organisme gérant les logements sociaux.

Signes de mauvaise gestion

On se demande cependant pourquoi personne à la mairie ne s’est penché sur le fonctionnement du TCHC plus tôt, surtout étant donné les signes qui laissaient apparaître des problèmes de gestion comme l’incendie de décembre 2009 qui s’est produit dans l’appartement d’un collectionneur compulsif au 200 Wellesley alors que le TCHC est supposé faire des inspections annuelles et aurait pu identifier le problème. Après un tel épisode, le TCHC aurait pu améliorer son processus d’inspection. Cela n’a semble-t-il pas été fait et un nouvel incendie s’est déclaré en septembre 2010. N’ayant pas su tirer d’enseignement de cet épisode le TCHC a vu se déclarer un nouvel incendie en septembre 2010

Démissions

Suite à ces révélations, le maire Rob Ford a donc demandé en début de semaine dernière la démission des 13 membres du Conseil du TCHC. 9 d’entre eux ont démissionné (7 membres citoyens et 2 membres conseillers municipaux, Maria Augimeri et Raymond Cho).

Bien qu’il ne restait que 4 membres, le conseil pouvait toujours se réunir dans la mesure où trois membres suffisent. Il a donc fallu voter la dissolution au Conseil municipal ce que Rob Ford n’a pas obtenu, à deux voix près, mardi soir, mais qui est passé le lendemain soir lors d’un conseil spécial.

Non-respect du processus

Pour certains conseillers de l’opposition, le maire ne respecte pas le processus. Ceux-ci considèrent que le rapport n’a pas été entièrement étudié et qu’il aurait fallu commencer par ça avant de chercher à dissoudre le conseil.

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Selon eux, peu importe à Rob Ford le fait que les locataires aient été négligés, celui-ci étant principalement motivé par sa volonté de privatiser le TCHC. Pour le conseiller Adam Vaughan, «Ford veut le verdict et l’exécution avant le procès».

Si l’on comprend mal le fait que certains conseillers de l’opposition veuillent défendre le Conseil du TCHC en allant jusqu’à mettre en cause l’intégrité de Jeffrey Griffith sans connaître tous les détails du rapport, l’inverse est vrai pour Rob Ford qui s’empresse de demander des démissions, y compris celle de Keiko Nakamura qui occupe le poste de présidente depuis 2009.

Case Ootes, directeur par intérim

La présidente du Conseil du TCHC a refusé de démissionner, considérant que les dépenses dataient d’avant son entrée en fonction. Ceci semble confirmé par la démission de Derek Ballantyne du poste de Directeur exécutif (CEO) et vice-président de l’agence Build Toronto, demandée parle maire. Ballantyne avait été président du Conseil du TCHC de 2002 à 2009.

Case Ootes, un proche de Rob Ford, ancien conseiller municipal, a été nommé directeur de gestion par intérim jusqu’à fin juin, date à laquelle devrait être mis en place un nouveau conseil. Celui-ci avait auparavant été assez critique sur la gestion du parc immobilier du TCHC.

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