Trop de spéculation!

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Publié 25/03/2008 par Gérald Fillion

Les marchés canadiens sont victimes de la spéculation financière. Dans les derniers mois, la forte hausse des prix des ressources et des denrées alimentaires a été alimentée par une fièvre spéculative qui pourrait être comparée à celle ayant poussé les valeurs technologiques à des sommets ridicules au début des années 2000 et à celle ayant provoqué l’éclatement de la bulle immobilière aujourd’hui.

L’extraordinaire potentiel de croissance de la demande pour les ressources mondiales (dont les ressources canadiennes) a entraîné une formidable escalade des prix de l’or, du pétrole, du cuivre, du zinc, de l’aluminium et des denrées alimentaires, comme le blé, le maïs et le soya, notamment.

Cette poussée des prix a été gonflée par l’intervention des fonds spéculatifs, avides de profits et de rendements. Aujourd’hui, le ralentissement de l’économie mondiale fait craindre une demande moins forte.

Et, dans la panique, les fonds spéculatifs ont décidé de prendre leurs profits, de vendre en vitesse leurs avoirs dans les ressources. Le résultat, c’est le chaos.

On ne comprend plus ce qui se passe, on a de la difficulté à suivre… Les petits épargnants voient à la télé, entendent à la radio, lisent dans les journaux que les marchés fluctuent comme jamais. Et ils ne peuvent rien faire.

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L’économiste en chef de la Financière Banque Nationale Clément Gignac a bien résumé la situation jeudi dernier dans un courriel qu’il m’a fait parvenir: «Laissons les prix se déterminer par l’offre et la demande physique et non la demande de nature financière et spéculative.»

Il est là l’enjeu: comment mieux encadrer et réglementer les marchés pour éviter les folies des dernières années avec la création de produits complexes et l’intervention disproportionnée de la spéculation? À suivre…

Visa, ça va…

Pendant que les marchés dégringolaient la semaine dernière, il y a une entreprise qui a fait une entrée en bourse fracassante. Il s’agit de Visa, l’émetteur de cartes de crédit, qui a lancé son premier appel public à l’épargne sur le marché de New York.

La société a émis 406 millions d’actions à 44 dollars chacune, ce qui lui a permis de recueillir la somme de 17,8 milliards de dollars. C’est la plus importante entrée en bourse aux États-Unis de toute l’histoire boursière. Les investisseurs semblent avoir de grands espoirs pour Visa puisque l’action a grimpé de 29% à sa première séance de négociations.

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L’auto, ça ne va pas du tout…

La grève qui se poursuit chez American Axle and Manufacturing aux États-Unis a provoqué de nouveaux arrêts de travail en Ontario la semaine dernière. Après avoir paralysé General Motors et le fabricant de pièces Tenneco, c’était au tour de Formet Industries à St.Thomas d’être affectée par le conflit américain.

Ce sont 1 200 travailleurs qui se sont retrouvés en congé forcé. Formet Industries, qui appartient à Magna International, fabrique des structures pour des camions et véhicules utilitaires sports.

Les Américains statiques

Jamais le Canada n’a accueilli aussi peu de touristes en provenance des États-Unis. En janvier, les Américains ont effectué 2 375 000 voyages au Canada, une baisse de 1,4% par rapport au mois de décembre. En revanche, le Canada a accueilli un nombre record de touristes venus d’outre-mer en janvier, 391 000 au total, une hausse de 0,7% en un mois.

Le désintérêt des touristes américains s’explique probablement par les craintes financières provoquées par le ralentissement de l’économie aux États-Unis et par la hausse du dollar canadien.

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Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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