Trop chaud pour travailler

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Publié 20/07/2010 par Isabelle Burgun (Agence Science-Presse)

La température des dernières semaines a remis la chaleur à la Une. Et plusieurs se questionnent: fait-il trop chaud pour travailler?

«Les travailleurs les plus zélés seront les premières victimes des coups de chaleur», souligne Daniel Drolet, des Services et expertises de laboratoire de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Le scientifique a mis au point, avec Pierre Dessureault du département de génie industriel de l’Université du Québec à Trois-Rivières, trois outils destinés aux gestionnaires de la santé et de la sécurité au travail.

Pour prévenir le coup de chaleur au travail, il importe d’en évaluer le risque réel. Le Guide de prévention des coups de chaleur, publié en 2003 par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), se retrouve aujourd’hui en version électronique facilement consultable.

Le calcul de la température de l’air corrigée (TAC) – plus précis que l’Humidex – s’obtient en compilant la température de l’air à l’ombre, l’humidité relative, l’ensoleillement, la charge de travail et l’habillement.

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Le calcul de cet indice place le travailleur dans une zone verte, jaune ou rouge. Comme les feux de circulation, il indique la nécessité de ralentir. «L’inconfort précédera cependant la zone jaune. Les pauses devront être de plus en plus longues à mesure que le TAC augmente», explique le scientifique.

Ce calcul permet d’estimer de manière précise l’alternance travail/repos nécessaire. Il fournit une valeur objective et des mesures préventives différentes selon code de couleur: sensibiliser les travailleurs, rotation des tâches, utilisation d’un ventilateur, etc.

Lors de conditions de température et de travail extrêmes, les employés peuvent même être placés sous monitorage cardiaque. Démanteler une usine au fer à souder les jours de grandes chaleurs constitue un emploi à haut risque!

Enfin, puisque chez nous la chaleur est, si intense soit-elle, rapidement remplacée par l’hiver, les chercheurs ont déposé un projet afin de concevoir une boîte à outils pour les conditions thermiques changeantes du chaud au froid – avec l’indice Saskatchewan (froid, vent, habillement, etc.).

Coup de chaleur

Certains travailleurs occupent des emplois particulièrement difficiles lorsque le mercure grimpe. «Ceux qui travaillent en cuisine, “au feu” — les boulangers ou les cuisiniers — ou à la fonderie sont les plus à risque», détaille Daniel Drolet.

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La chaleur peut aussi affecter les personnes qui, sans être encore acclimatées, travaillent à l’extérieur en début de saison – les horticulteurs ou les forestiers par exemple — et plus généralement, tous ceux qui sont en mauvaise condition physique, qui ont des problèmes de santé ou qui consomment des médicaments ou de l’alcool.

Le coup de chaleur survient lorsque la chaleur trop intense fait monter la température corporelle au-dessus de la normale (38OC). Divers symptômes annoncent cet état: frissons, crampes, mal de cœur, maux de ventre, étourdissement et fatigue.

www.sciencepresse.qc.ca

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