Les éditions Les 400 coups sont connues pour la publication de bandes dessinées, mais leur sphère d’activités inclut d’autres genres ou des livres qui se situent en marge des genres traditionnels que sont le roman, le récit, la nouvelle, le théâtre ou la poésie. Les 400 coups viennent de publier trois ouvrages difficiles à caser puisqu’ils se situent hors des sentiers battus. Allons voir de plus près.
Lolita Séchan signe la première histoire qui s’intitule Les cendres de maman. On suit une petite fille prénommée Mia dans un voyage fantastique à la recherche de sa mère enlevée par le ramoneur de cheminées. Tendre et humoristique, ce récit est peuplé d’êtres bizarres tels qu’un garçon qui ne connaît pas le concept de mère, un chat loucheur qui a un radiateur intégré et une femme qui a un serpent dans la tête.
La course effrénée de Mia pour retrouver sa mère est meublée de réflexions sur la liberté humaine. Mia comprend que «l’amour ne s’impose pas… Quand on aime quelqu’un, il faut lui laisser sa liberté…»
Le deuxième livre, Last Cabaret, a été écrit par Alexis Martin et illustré par Katy Lemay. À l’origine, il s’agissait d’une dramatique radiophonique diffusée à l’automne 1997, un an après la mort du comédien Robert Gravel. L’histoire racontée avec brio est celle d’un jeune comédien qui apprend la mort de son mentor. Le disparu entraîne l’artiste dans divers lieux qui ont marqué sa vie: le collège, le quartier populaire montréalais, la maison de campagne, le théâtre, le restaurant.
Cette tournée des lieux regorge de dialogues empreints de la profondeur du quotidien. L’auteur propose un texte inquiet qui se loge à l’enseigne des questions fondamentales. «Le mort que vous contemplez dit toujours au vivant: regarde ce que j’étais et que tu n’as pas été…»