Trois humoristes travaillant au Québec vont se confronter au public anglophone durant le festival Juste pour rire de Toronto, du 15 au 19 juillet. Viendraient-ils manger dans la gamelle des humoristes locaux? A priori non, mais la venue de spécialistes de l’humour, qui plus est francophone, en territoire anglophone n’est pas toujours vue d’un bon œil. Le surnom qu’on leur donne reflète bien ce malaise, French Comedy Bastards. Peu importe, nos trois compères prennent les critiquent au pied de la lettre et annoncent la couleur, ils ont appelé leur trio du même nom. Le monde est prévenu.
«C’est pas un peu gai ça?» Telle est la réplique d’un sketch qui met en scène Maxime Martin et Louis-José Houde. Il fait parti du répertoire du spectacle qui sera donné par nos French Comedy Bastards dans le cadre du festival Juste pour rire de Toronto.
Ce coup-ci, il sera joué en compagnie de Martin Ward, qui a déjà pu découvrir le public anglophone lors d’une tournée en Angleterre et en Irlande. L’histoire? Deux amis discutent et l’un des deux propose à l’autre un petit massage des pieds entre «chums».
S’en suit une longue situation de malaise hilarant où le personnage massé voit tout comme une tentative d’approche gaie et répète inlassablement «C’est pas un peu gai ça?» Dans les tiroirs depuis quelques temps, l’idée de faire un spectacle en anglais ne vient pas de la volonté de percer un nouveau marché, mais plutôt de montrer qu’«un bon gag c’est un bon gag», avance Maxime Martin, et ce, quelque soit la langue. Mélange de stand-up et de spectacle classique, leur création est «construite à la francophone», explique l’auteur du sketch sur le trip de mush.
À la francophone, mais pourquoi? Ça ne marche pas pareil chez les anglophones? Quand, du côté anglais, l’humoriste doit faire rire très rapidement après le début de son sketch, le francophone va prendre le temps d’installer son histoire, faire patienter le public, avant de lâcher sa réplique.