On entre dans le monde des couleurs, formes et textures de Chantal Durocher comme dans une chorégraphie du Casse-Noisette du Ballet national lorsque les pirouettes fluides des ballerines graciles nous font oublier que leur performance parfaite s’appuie sur des années d’entraînement. Tout le dur labeur s’efface devant la beauté.
Les oeuvres de l’artiste québécoise sont superbement mises en valeur dans la galerie Thompson Landry du quartier de la Distillerie, sans conteste l’une des plus belles galeries du Grand Toronto.
Sur les toiles de Chantal Durocher, les clairs-obscurs se mêlent tout naturellement aux couleurs vives. La douceur des feuillages complémente la rugueur des écorces. La lumière traverse des vagues émeraudes qui mourront bientôt sur une grève incroyablement réaliste, rendue luisante par une couche de résine dans laquelle Chantal Durocher a ajouté de véritables galets. «Vous pouvez toucher!», nous encourage la peintre en riant.
Toutes ses oeuvres sont en effet couvertes d’une couche de résine dans laquelle l’artiste a intégré des artéfacts naturels qu’on a la surprise de découvrir en y regardant de plus près: brindilles, branches, écorce, roches, voire même feuilles de bananier! Il faut dire que la peintre a réalisé la majorité des toiles exposées à Toronto depuis son atelier au Costa Rica, où elle réside depuis plus d’un an avec Éric, son mari.
Comment expliquer les feuilles d’érable bien canadiennes dans ses oeuvres? «J’en ai emporté dans mes valises!» a confié la peintre à L’Express.