Onze organismes subventionnaires majeurs dans autant de pays européens, dont la France et la Grande-Bretagne, ont dévoilé mardi un plan «radical» pour rendre toute la recherche scientifique accessible gratuitement dès sa publication, d’ici deux ans. Certains éditeurs ne sont pas contents.
Ce «plan S» s’inscrit dans une volonté mise de l’avant depuis plusieurs années par certains de ces organismes: que toute la recherche financée par les fonds publics de leur pays soit, une fois publiée, en «accès libre» pour tous, plutôt que réservée aux seuls abonnés d’une revue.
Dès 2020
La différence, c’est d’une part la volonté de mettre le plan en œuvre rapidement — en 2020 — et d’autre part, qu’il s’agisse d’une volonté commune affichée par un aussi grand nombre de pays.
«Aucune science ne devrait être enfermée derrière des murs payants», lit-on dans le texte d’introduction. Une déclaration qui, il y a 20 ans, était réservée à des organismes militants pour ce qu’on appelait la «science ouverte» ou «l’accès libre à la recherche», mais qui a lentement fait son chemin, depuis les années 2000, au sein des organismes subventionnaires publics et des universités.
Revues menacées
Trop lentement toutefois, au goût des auteurs de la nouvelle politique. Le gros obstacle: les revues scientifiques, pour qui les abonnements de dizaines de milliers d’universités et de bibliothèques constituent encore un pactole.