La chute du régime du gouvernement sud-vietnamien (avril 1975) marque le véritable début de la communauté vietnamienne au Canada et au Québec.
Cette même année le Canada accueillit près de huit mille réfugiés vietnamiens fuyant le communisme, dont la majorité s’est établie dans la région de Montréal. En juillet 1979, le gouvernement canadien annonçait qu’il allait admettre 50 000 autres réfugiés au pays avant la fin de 1980.
«Être réfugiés politiques sous la protection du Comité international de la Croix Rouge, signifiait que nos demandes d’asile pour des raisons humanitaires étaient traitées en priorité», explique Lê-Phuong.
«On pouvait choisir de s’établir aux États-Unis, en France ou au Canada. J’ai fait partie de la première vague d’immigrants ‘chanceux’. Par la suite, les autres se sont retrouvés dans les camps thaïlandais. En chemin la plupart d’entre eux sont morts, violés et tués par les pirates sachant que les réfugiés quittaient avec toutes leurs économies, souvent de l’or’» détaille Lê-Phuong.
«À l’époque, le choix de m’établir au Québec coïncidait avec mon grand désir de m’assumer comme femme à part entière. En allant rejoindre mon frère Van basé à Montréal, je me garantissais une certaine autonomie, loin de mes parents restés aux États-Unis et de mes deux autres frères installés en France. Je voulais aussi vivre en français, langue que je maîtrisais et que j’ai toujours affectionnée.»