Tous les policiers pourraient bientôt être armés de Taser

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Publié 03/09/2013 par l-express.ca

À l’instar de toutes les autres provinces canadiennes sauf une (le Québec), l’Ontario permettra aux services de police locaux de déterminer quels agents auront le droit de porter une arme à impulsions électriques. Jusqu’à maintenant, la loi provinciale limitait l’usage du Taser aux équipes tactiques et aux superviseurs.

La ministre Madeleine Meilleur, qui en a fait l’annonce la semaine dernière, a affirmé que cette initiative n’avait «rien à voir» avec la mort traumatisante, le mois dernier dans un streetcar de Toronto, du jeune Sammy Yatim, abattu de huit balles par un policier, puis électrocuté par un autre. Il s’agirait plutôt, pour le gouvernement libéral, de donner suite à des recommandations du coroner en chef.

L’événement du 27 juillet a suscité un tollé de protestations contre la force excessive exercée par la police contre ce jeune homme apparemment en crise psychologique, mais qui ne menaçait directement personne, brandissant un couteau dans le streetcar vide face à une vingtaine de policiers.

James Forcillo, l’agent qui a tiré, subira son procès pour meurtre au second degré. Le chef de la police de Toronto, Bill Blair, a mandaté un juge pour évaluer les pratiques policières, tandis que l’ombudsman de l’Ontario, André Marin, examine les directives générales données aux policiers.

Arme intermédiaire

Plusieurs commentateurs ont fait remarquer que si l’arme électrique avait été utilisée avant l’arme à feu, Sammy Yatim aurait probablement survécu à cet épisode.

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La nouvelle approche, annoncée par la ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, «repose sur des éléments de preuve qui montrent que l’usage des armes à impulsions réduit l’incidence de lésions importantes parmi les sujets et agents de police, comparativement à d’autres formes de recours à la force».

Le gouvernement prévoit que les services de police «devraient consulter les collectivités locales avant de décider d’étendre l’usage des armes à impulsions sur leur territoire». On s’attend à ce que la controverse porte sur la prolifération d’une nouvelle arme chez les policiers, les Tasers n’étant pas destinés à remplacer leurs révolvers.

Vancouver

On rappellera aussi la mort de l’immigrant polonais agité Robert Dziekanski, il y a 6 ans à l’aéroport de Vancouver, après avoir été atteint de plusieurs décharges de pistolet électrique et maîtrisé par quatre policiers. 

Mme Meilleur a d’ailleurs évoqué le cas Dziekanski en disant que la décision de permettre l’ajout du Taser à l’arsenal de tous les policiers «n’est pas une décision qui a été prise à la légère».

«Les dirigeants des services de police de l’Ontario accueillent favorablement l’expansion de l’usage des armes à impulsions en tant de forme intermédiaire précieuse de recours à la force», a indiqué Paul Cook, le président de l’Association des chefs de police de l’Ontario.

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Plusieurs corps policiers, dont la Police provinciale de l’Ontario et les Services de police de Toronto, auraient l’intention d’équiper leurs policiers d’un Taser (1500$ pièce), qui s’ajoutera au révolver, à la matraque télescopique et au poivre de cayenne que les policiers transportent déjà avec eux.

L’avocat Peter Rosenthal, qui a représenté des familles de personnes abattues par la police, a déclaré à Radio-Canada qu’une plus grande utilisation du pistolet à décharge électrique ne mènera pas à une réduction du nombre de fusillades policières. Au contraire, «il y aura plus de blessures et même parfois des morts».

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