Toronto pianissimo

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Publié 03/02/2015 par Janine Messadié

L’Orchestre symphonique de Toronto en partenariat avec le Conservatoire royal de musique a choisi le mois de février pour lancer Piano Extravaganza, un tout nouveau festival qui se veut une célébration flamboyante du piano avec plusieurs concerts, au cours desquels les œuvres des musiciens virtuoses des deux derniers siècles – Schubert, Mozart, Brahms, Chopin, Beethoven, Ravel, Rachmaninov – seront jouées par des pianistes concertistes tout aussi célébrés de par le monde, grâce à la richesse expressive de leur jeu d’interprétation. Parmi eux, Stewart Goodyear, Jan Lisiecki, Pavel Kolesnikov, Yefim Bronfman et le duo Anagnoson et Kinton!

Avec Piano Extravaganza, ce sera aussi l’occasion de découvrir lors du concert inaugural la palette sonore du tout nouveau piano à queue Steinway, de facture exceptionnelle, que l’Orchestre symphonique de Toronto vient d’acquérir. Cet achat est aussi le prétexte pour fêter l’instrument, découvrir son langage et sensibiliser nos oreilles à sa musique.

Mais il y a plus encore. Le TSO a invité l’un des plus brillants artistes du clavier, le pianiste Emanuel Ax, pour concevoir la riche programmation de ce festival, qui comprend entre autres, le marathon de piano au Koerner Hall (8 février), la classe de maître dirigée par Ax au Conservatoire Royal de Musique (13 février), et l’évènement interactif appelé Pianos in the City!

Des Steinway au centre-ville

Pianos in the City, ce sont cinq grands pianos Steinway placés dans cinq endroits-clés du centre-ville, où s’arrêtera Emanuel Ax pour donner cinq mini-concerts, avec quelques-uns des pianistes invités dans le cadre du festival.

Les Torontois seront aussi appelés à participer à ce grand élan de partage musical, à la fois ludique et convivial. Alors, que vous soyez un simple amateur, un débutant ou un virtuose, vous pourrez vous asseoir un moment au piano et jouer un morceau devant 10, 20 ou 100 personnes, et peut-être même vous inventer un duo avec cet excellent concertiste.

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L’idée derrière Pianos in the City est de rendre le piano accessible à tous, dit avec enthousiasme Emanuel Ax en entrevue à L’Express: «Le piano est un instrument tellement versatile et accessible. C’est facile, vous vous approchez du clavier, vous placez vos doigts sur les touches, vous repérer les notes, et voilà c’est parti vous jouez! Le piano ouvre des pistes illimitées d’expression et de créativité.»

De placer de grands pianos aux quatre coins de la ville, poursuit-il, est une idée qui n’est pas nouvelle, mais c’est en quelque sorte un appel à tous ceux et celles qui ne connaissent pas l’instrument. «J’espère qu’ils prendront le temps de s’arrêter, pour le toucher et découvrir sa sonorité, son timbre et aussi son aspect extérieur. J’espère aussi jouer avec des gens qui connaissent le piano; on aura d’ailleurs des partitions à tous ces endroits et on pourra peut-être jouer à quatre mains, pourquoi pas?»

Pianos in the City ne durera que quelques heures seulement, ce mercredi 4 février, sorte de prélude au concert d’ouverture du festival le soir même, car les Steinway, tout comme le carrosse de Cendrillon, disparaîtront des lieux à 14 heures pile.

Emmanuel Ax

Né à Lvov, en Pologne, Emanuel Ax joue du piano depuis l’enfance. Il a grandi en partie à Winnipeg puis à New York, où il a fait ses études à Juilliard lorsque ses parents se sont installés aux États-Unis. Il vit toujours à New York à Manhattan avec son épouse, la pianiste Yoko Nozaki.

Le piano, pour Emanuel Ax, c’est toute sa vie, et la musique un art de vivre, une célébration de la créativité et de la beauté. Sur scène le jeu de ce grand virtuose est toujours réfléchi, franc, lyrique, empreint de poésie et de finesse, avec cette capacité inouïe de donner vie aux œuvres qu’il interprète.

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Sa carrière de soliste et de chambriste – ponctuée de nombreux prix et d’enregistrements acclamés – l’a d’ailleurs mené à se produire dans les salles les plus prestigieuses du monde, Londres, Prague, Zurich, Amsterdam, Paris, Montréal, Graz et Vienne.

Figure éminente de la scène musicale américaine, il est aussi très souvent invité à se produire avec les orchestres philharmoniques de New York, de Los Angeles et San Francisco, ainsi qu’avec les orchestres symphoniques de Saint-Louis, Atlanta, Washington, Pittsburgh, Houston, Boston, Philadelphie, Chicago et Detroit, sans oublier l’Orchestre symphonique de Toronto, avec qui il entretient de forts liens d’amitié.

«La première fois que j’ai joué avec les musiciens de l’Orchestre symphonique de Toronto c’était en 1976, presque quarante ans», confie-t-il avec émoi. «C’est un orchestre formidable et Peter Oundjian est un ami de longue date, avec qui je joue encore au tennis. Il a été premier violon du Tokyo String Quartet durant 14 ans avant de devenir chef d’orchestre du TSO. C’est un excellent musicien, et le mariage entre lui et le TSO est réussi. J’ai très hâte de revenir jouer à Toronto, une ville que j’adore!»

Pianos flamboyants

Le 4 février à 20 heures, nous entendrons donc Emanuel Ax, aux côtés des musiciens du TSO dans un programme proposant l’un des joyaux du romantisme, Les Impromptus de Schubert, ainsi que le Concerto pour piano No.14 de Mozart.

Suivra sur scène, ce soir-là, le jeune pianiste russe au style à la fois fougueux et délicat, Pavel Kolesnikov, grand vainqueur des prestigieux concours internationaux Tchaikovsky de Moscou (2011) et Honens de Calgary (2012). Kolesnikov interprétera les fabuleuses Polonaises de Chopin et les Danses symphoniques de Rachmaninoff, une œuvre d’une grande profondeur, emplie de richesses mélodiques.

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Tous les concerts proposés dans le cadre du festival seront dirigés par Peter Oundjian, sauf le soir du 7 février, où nous entendrons cette fois les musiciens de l’Orchestre du Centre national des Arts, accompagnés du pianiste virtuose Yefim Bronfman et de la violoncelliste réputée Amanda Forsyth, sous la direction de Pinchas Zukerman, dont ce sera la dernière apparition à Toronto en tant que directeur musical de l’OCNA.

Autre moment fort du festival, le soir du 11 février, alors qu’Emanuel Ax partagera la scène avec le jeune prodige canadien Jan Lisiecki (né à Calgary de parents polonais). Les deux pianistes mettront en commun leurs talents et leur polyvalence lors d’un concert très attendu, où l’on entendra le Concerto pour deux pianos de Mozart, le Carnaval des animaux, fantaisie ludique et animalière composée par Camille Saint-Saëns, ainsi que la première mondiale de Foothills of Heaven, du compositeur affilié du TSO, Kevin Lau.

Renseignements

Piano Extravaganza, un incontournable du 4 au 14 février : www.tso.ca

Horaire des mini concerts Pianos in the City

Auteur

  • Janine Messadié

    Communicatrice d'une grande polyvalence. 30 ans de journalisme et de présence sur les ondes de Radio-Canada et diverses stations privées de radio et de télévision du Québec et de l’Ontario français. Écrit depuis toujours...

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