David Demchuk fait son incursion dans le roman noir teinté de fantastique en publiant The Bone Mother (2017), traduit sous le titre L’usine de porcelaine Grazyn. La manufacture en question est située à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, à l’époque de Staline… où l’inimaginable règne sombrement.
Ce roman mystérieux ranime quelques grandes figures de la mythologie slave, entourées de morts-vivants, sorcières, vampires, sirènes et fantômes. Ils hantent trois villages voisins où peu d’enfants naissent et presque aucune fille.
25 nouvelles
L’éditeur parle de roman d’horreur, mais il s’agit plutôt de vingt-cinq nouvelles portant le nom d’un personnage comme titre. Une illustration accompagne chaque nouvelle et provient de la collection du photographe roumain Costica Acsinte de 1935 à 1945.
À titre d’exemples, Nicolai est un enfant nourri par une louve (comme Romulus et Rémus) et Lorincz porte en lui la chair et le sang de deux personnes (lui et sa jumelle non née). On croise Claudiu qui a le pouvoir d’imaginer une souris, un serpent ou une grenouille, puis de projeter cette image pour que tout le monde la voie. Plus vieux, il a le don de projeter… une personne. Et pas n’importe qui! Son père décédé.
Quant à Roxana, elle devient, à treize ans, aussi forte qu’un homme deux fois plus grand qu’elle. Sa force revêt un pouvoir destructeur, tant et si bien que sa maison et son village disparaissent. S’agit-il d’un monstre avec une âme humaine? «Ou, si tu veux, un humain avec les pouvoirs d’un monstre.»