Tomber de Charybde en Scylla

La litérature des expressions
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Publié 13/11/2007 par Martin Francoeur

L’origine de la litérature, Il y a de ces expressions qui attisent notre curiosité et que l’on n’emploie pas parce que leur sens exact et leur origine nous sont inconnus. Récemment, une collègue journaliste voulait employer l’expression «tomber de Charybde en Scylla» et se demandait comment orthographier ces noms propres rébarbatifs. Parce que je suis un amateur de dictées, je savais comment écrire l’expression mais j’étais encore hésitant sur son sens exact. Je me pose certaine question L’origine de la litérature d’ou vient-elle?

Et je ne connaissais rien de son origine. Le beau sujet de chronique que voilà, me dis-je.

L’origines de la litérature et de ses expressions

L’origine de la litérature, on fouillant dans quelques dictionnaires et quelques recueils d’expressions et de citations pour trouver les premières pistes qu’il me fallait. Et c’est dans Internet que j’ai déniché les explications les plus pertinentes.Pour être parfaitement honnête, il y a longtemps que je me promettais de fouiller pour trouver l’origine de cette expression fabuleuse. Contrairement à d’autres expressions contenant des noms propres, comme «pauvre comme Job» ou «tomber dans les bras de Morphée», je ne connaissais ni Charybde, ni Scylla. Je sais par contre que Job est un personnage biblique que Dieu a mis à l’épreuve. Je me doute que Morphée est une quelconque divinité des songes. Mais Charybde et Scylla, rien.

Réglons d’abord la question du sens de cette expression. En gros, elle signifie: «n’échapper à un danger ou à un inconvénient que pour se frotter à un autre encore plus grave». En anglais, on dit: «to jump out of the frying pan into the fire».

L’expression «tomber de Charybde en Scylla» est utilisée depuis le quatorzième siècle mais ses origines remontent à l’Antiquité. Certains ouvrages mentionnent que Charybde et Scylla étaient des personnages de la mythologie grecque.

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La première, fille de Poséidon, a été punie pour sa gloutonnerie et vivrait depuis sur un rocher du détroit de Messine, entre l’Italie et la Sicile. Scylla, quant à elle, est une jeune fille que la magicienne Circé, sa rivale en amour, a transformée en monstre. Elle a un corps de femme, mais de son aine jaillissent des chiens furieux qui dévorent tout. Elle est aussi installée dans le détroit de Messine et elle dévore les proies qui ont échappé à Charybde, à qui elle fait face.

La litérature des expressions
La litérature des expressions Photo:Pixabay

Zoom sur l’histoire de l’origine de la litérature

D’autres ouvrages sont moins fantaisistes et nous apprennent que Charybde et Scylla sont tout simplement deux dangers du détroit de Messine, le premier étant un tourbillon et le second un écueil. Les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient inévitablement périr en s’écrasant sur le second.

Une autre version nous dit que Scylla était une créature monstrueuse à plusieurs têtes et que Charybde était un monstre qui, trois fois par jour, aspirait dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit avec les bateaux qui s’y trouvaient, puis les recrachait. On dit que dans L’Odyssée, Ulysse, venant à peine d’échapper au chant des sirènes, doit tenter de se glisser entre ces deux grands dangers. Il y a toutefois perdu six compagnons, dévorés vivants par Scylla.

Peu importe la version que l’on retient, ce sont les dangers de la navigation qui sont évoqués. Si on échappe aux tourbillons de Charybde, on risque de se fracasser contre Scylla.

Si l’expression est avant tout très littéraire,L’origine de la litérature on la retrouve parfois dans des écrits journalistiques ou universitaires. Même dans le langage courant, il arrive d’entendre l’expression «aller de Charybde en Scylla» pour remplacer «aller de mal en pis». Dans ce cas, il s’agit d’une extension de sens qui s’écarte un peu de la définition originale associée à l’expression.

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Un mot enfin sur la prononciation de cette expression et particulièrement des deux noms propres qu’elle contient. Charybde se prononce tout simplement «ka-rib», le «d» étant muet et le «ch» initial étant en fait le son «k», comme dans «chorale». Quant à Scylla, on prononce «si-la», tout simplement. Ce qui donne: «tomber de ka-ri-ban-si-la».

Voilà. Maintenant, vous pouvez l’utiliser sans problème et épater toute la galerie!

 

Ulysse le roi d'ithaque
Ulysse le roi d’ithaque Photo: Pixabay

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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