«Peu d’hommes sont des saints, toutes les femmes en ont.»
– Raymond Queneau
D’abord l’histoire mythologique. Tantôt homme, tantôt femme dans l’imaginaire des anciens Grecs, Tiresias est devenue femme libérée avec la pièce de théâtre surréaliste de Guillaume Apollinaire, Les mamelles de Tiresias. Lasse des tracas de son sexe, elle se défait de ses deux seins en les gonflant comme des ballons de baudruche énormes, qui éclatent au dessus de la tête des spectateurs. Elle charge son mari de faire des enfants pour elle. Il en accouche de plus de quarante mille. La voilà tranquille.
Mais vous avez appris récemment l’histoire (vraie) de cette serveuse australienne qui vient d’écoper une amende de trois cents dollars. La police de son pays qui, apparemment, a moins le sens de l’humour que celui du péché, n’a pas apprécié l’art de cette jeune personne. Elle réussissait à faire ouvrir une cannette de bière en la pressant entre ses deux seins nus. Comment s’y prenait-elle? À priori, la chose n’est pas facile et les journaux qui rapportent l’exploit ne montrent ni photo ni dessin de cette artiste sans doute robuste.
Jusqu’à maintenant, le côté utilitaire des mamelles, chez les humains comme chez les animaux, était confiné à l’allaitement. Mais on pourrait désormais concevoir d’autres pratiques: la paire de gifles au client trop entreprenant, le coup sur la tête pour réveiller un éméché endormi, l’aplatissage d’une galette. Que sais-je?