Des survivants de la répression sanglante de la place Tiananmen ont réclamé lundi des réformes politiques au gouvernement de Pékin à l’occasion du 18e anniversaire du massacre. Des milliers de Chinois se sont ainsi rassemblés à Hong Kong pour rendre hommage aux victimes lors d’une veillée.
La journée a débuté dans le calme sur l’immense place de la capitale où des touristes ont assisté à la levée du drapeau sous la surveillance étroite des forces de l’ordre.
Ding Zilin, une mère qui pleure encore la mort de son fils, a déposé une gerbe de fleurs et une photo là où l’adolescent de 17 ans a perdu la vie dans la nuit du 3 au 4 juin, à quelques kilomètres à l’ouest de Tiananmen.
Pendant des années, cette mère a été confinée à sa résidence par la police le jour des commémorations. Cette fois-ci, elle a effectué son pèlerinage sans interférences des autorités. «Cela faisait 18 ans et je sentais que j’avais abandonné mon fils et tous ceux qui sont morts avec lui», a-t-elle confié.
Une des plus importantes figures de la manifestation étudiante de 1989, Wang Dan, milite toujours pour des réformes politiques dans l’Empire du milieu. Candidat au doctorat en histoire à l’Université Harvard, il a fait parvenir un message vidéo dans lequel il rappelle que l’actuel succès économique de la Chine ne doit pas faire oublier la répression qui a coûté la vie à des centaines, voire des milliers de personnes. «Qui peut garantir que ce qui est arrivé il y a 18 ans ne peut pas se reproduire 18 ans plus tard», s’interroge-t-il dans l’enregistrement.