Thomas Mulcair ému de se retrouver à la place de Jack Layton au Parlement

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Publié 27/03/2012 par Stéphanie Marin (La Presse Canadienne)

à 18h34 HAE, le 26 mars 2012.

OTTAWA – À peine élu, Thomas Mulcair a fait ses premiers pas comme chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), lundi à la Chambre des communes, se disant ému d’être assis dans le siège de son ami Jack Layton.

Pas de répit pour le nouveau chef. Élu samedi à Toronto après une course à la direction de près de sept mois, M. Mulcair est revenu au Parlement avec son nouveau chapeau de chef.

Se levant pour la première fois du siège du chef de l’opposition officielle, M. Mulcair a eu droit à une ovation bien sentie de son équipe et à une série de compliments en Chambre de la part des candidats défaits de la course.

S’exprimant en français pour ses deux premières questions, le chef, nerveux et lisant ses notes, a choisi l’économie comme cheval de bataille pour attaquer le gouvernement.

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Il a accusé les conservateurs d’inaction au sujet des pertes d’emplois dans le secteur manufacturier d’abord — dont le sujet chaud de l’heure, Aveos — puis du taux de chômage élevé chez les jeunes.

«Pendant notre campagne, on s’est concentré sur les emplois, on s’est concentré sur l’échec des conservateurs d’appliquer les règles de base du développement durable. Ce qui a eu un effet dévastateur sur le secteur manufacturier, des pertes de centaines de milliers d’emplois bien payés», a déclaré M. Mulcair à sa sortie des Communes, pour justifier son choix de questions, qui serait bien sûr scruté de près.

Histoire de s’assurer que les conservateurs aient ces enjeux en tête avant de mettre la touche finale au budget qui sera déposé jeudi, a-t-il dit.

D’ailleurs, son premier geste de la journée fut de rencontrer les employés mis à pied d’Aveos, venus à Ottawa pour parler au ministre des Transports, Denis Lebel.

Le chef néo-démocrate s’est de plus dit inquiet des pertes d’emplois que les compressions anticipées dans le prochain budget pourraient entraîner.

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Appelé à commenter sa première journée à Ottawa comme chef, M. Mulcair y est allé d’une note personnelle.

«Honnêtement, je suis dans un état assez ému. Je suis dans le siège de mon ami Jack. Ça fait partie de ce qu’on va avoir à vivre», a-t-il dit, détournant temporairement les yeux.

Le chef s’est dit heureux de mener une équipe unie, mais il a toutefois perdu des joueurs depuis sa victoire dans la course à la direction.

Le directeur national du parti, Brad Lavigne, a claqué la porte dimanche, quelques heures à peine après l’élection de M. Mulcair. Lundi, ce fut au tour du directeur des communications du NPD, Drew Anderson, et de Raymond Guardia, un conseiller principal pour le Québec.

Mais Thomas Mulcair a aussi eu son lot de félicitations. Le premier ministre Jean Charest a été le premier à l’appeler dimanche matin, a-t-il confié. Et cela, même si M. Mulcair, alors ministre de l’Environnement, avait bruyamment claqué la porte du cabinet de M. Charest en 2006 en raison de divergence d’idées avec le premier ministre.

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Mais au bureau du premier ministre Stephen Harper, c’est le silence radio.

Deux jours après le choix de M. Mulcair par les membres du NPD, M. Harper n’a toujours pas envoyé un mot, comme l’a pourtant fait le leader par intérim du Parti libéral, Bob Rae. Mais M. Mulcair ne s’en offusque pas. L’équipe conservatrice serait en contact avec la sienne et il n’en tient pas rigueur au premier ministre qui se trouve actuellement en Asie.

Les conservateurs n’ont toutefois pas passé sous silence l’arrivée du chef.

Le député conservateur Jeff Watson a utilisé sa déclaration de député en Chambre pour s’en prendre à M. Mulcair. Il l’a décrit comme un chef qui veut augmenter les impôts et les dépenses, pour ainsi tuer les emplois, un chef qui tient au registre des armes de chasse et qui est «mou» concernant la lutte au crime.

«Son programme d’impôts élevés, la personnalité du chef du NPD qui divise et son ambition impitoyable pourraient mettre les familles canadiennes à risque», a-t-il lancé aux Communes.

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Pourtant un habitué des points de presse où il est normalement aussi à l’aise qu’habile, M. Mulcair était tendu lundi lorsqu’il a rencontré les médias.

Il a néanmoins eu cet avertissement pour les conservateurs: «ils sont très bons pour définir leurs adversaires; nous allons commencer à les définir».

Quant au chef libéral Bob Rae, il a refusé d’admettre que l’arrivée d’un chef expérimenté pour le NPD risque de porter ombrage à son parti. M. Rae avait beaucoup profité de l’attention médiatique pendant que les néo-démocrates se cherchaient un leader.

«Franchement, ça dépend de tout le monde. Ça dépend de nos performances dans la Chambre. Ça dépend de ce que nous faisons, la précision avec laquelle nous posons des questions, la vigueur avec laquelle nous posons des questions. Et pour ma part, moi j’ai pas l’intention de lâcher», a-t-il déclaré, légèrement agacé.

Il maintient que l’arrivée de M. Mulcair ne change pas grand-chose.

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«La vie va continuer et nous allons continuer de faire notre travail», a dit le chef libéral.

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