Think Tent au Labo: penser pour panser l’éducation

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Publié 06/09/2011 par Guillaume Garcia

Patrick Thompson fait partie de ceux qui cherchent toujours à en savoir plus, à voir plus, à comprendre plus et surtout à réfléchir plus. Après une discussion avec une dizaine d’intellectuels, écrivains, professeurs, graphistes et autres artistes, à propos des nouvelles perspectives de l’enseignement, l’artiste, ancien graffeur, a tenté d’intégrer ses expériences et souvenirs de voyages à ces réflexions à travers une exposition intitulée Think Tent, dont le vernissage s’est déroulé jeudi dernier au Labo, où Patrick Thompson était en résidence pendant un mois.

«Je trouve que l’école secondaire tue la créativité des jeunes et empêche de faire les connexions entre les choses qui ne semblent pas reliées, mais qui peuvent l’être si l’on cherche un peu.» Voilà, c’est dit!Les meilleurs souvenirs d’école de Patrick Thompson sont les moments passés dans le cadre d’activités extra-curriculum. La discussion avec la dizaine d’intellectuelles avait pour objectif de renouveler la vision de l’éducation, de l’apprentissage.

«Internet est un très bon exemple, tu peux connecter le hip-hop aux maths, tu peux tout connecter. Les professeurs n’arrivent pas à intégrer des éléments de la vie de tous les jours dans l’éducation. Moi quand je vais dans les écoles, les jeunes me trouvent cool, donc je peux leur faire faire des liens auxquels ils ne pensaient pas. Les personnes hors écoles peuvent créer des outils aussi.

Ces connexions, Patrick Thompson les cherche a posteriori dans ses oeuvres, ce qui peut expliquer une certaine difficulté à voir un fil conducteur à l’exposition.

Il travaille au travers un processus qu’il appelle «mistakism» qui permet à l’artiste d’utiliser un souvenir, un sentiment, une phrase ou autre fraction d’information pour amorcer une nouvelle œuvre. L’image en suit, inspirée par des paysages canadiens sélectionnés par leur aspect onirique. Cette union crée un paysage pictural où des personnages imaginaires, formes et symboles peuvent interagir dans un univers à la fois fantaisiste et engagé. «C’est une façon de méditer, je fais quelque chose de pas prémédité et après je peux trouver des connexions.

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Le natif d’Ottawa a beaucoup voyagé cette année, en Asie et dans le Grand Nord canadien. De ce dernier voyage, il a ramené un morceau de bois arraché d’un bateau. «Je l’ai ramassé, comme ça, et j’ai trouvé que cela ressemblait à une carte du Nord, avec les lacs, les côtes. Donc j’ai marqué les noms des villes, des lacs, et l’océan Arctique . Voilà comment fonctionne le cerveau de Patrick Thompson, par association d’idées et de connexions osées.

L’exposition, présentée comme un amas d’oeuvres sous une tente, ou dans un endroit fermé s’avère très lumineuse, le regard étant attiré par beaucoup d’objets peints ou décorés. On peut également écouter la discussion de trois heures avec les intellectuels.

À voir jusqu’au samedi 24 septembre. Quartier de la Distillerie– 55, rue Mill, Édifice Cannery #58 – Studio 317. www.lelabo.ca

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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