Le théâtre Passe-Muraille accueille, du 13 février au 11 mars, une production théâtrale d’exception: The Sheep and the Whale (Le Mouton et la Baleine) d’Ahmed Ghazali. La pièce, un grand succès lors de sa création à Montréal en 2001, avait également été couronnée du prix SACD de la dramaturgie francophone la même année.
Elle nous parvient aujourd’hui dans une traduction signée Bobby Theodore à qui l’on doit, entre autres, la version anglaise de The Leisure Society de François Archambault, montée en 2005 au Factory Theatre. L’Express a rencontré Bobby Theodore pour parler de l’importance d’un texte comme The Sheep and the Whale.
La pièce d’Ahmed Ghazali s’attaque au sujet difficile des immigrants clandestins, «mais c’est avant tout une histoire d’amour entre deux êtres: Hassan et Hélène» selon Bobby Theodore. «Hassan est Marocain, Hélène est Française; ils s’aiment sans se comprendre et représentent des mondes opposés. La tragédie est alors inévitable.»
En trame de fond de leur histoire, il y a ce paquebot sur lequel ils se sont embarqués pour rejoindre Marseille depuis les îles Canaries. Le paquebot a heurté une embarcation de clandestins, envoyant à la mort dans le détroit de Gibraltar une dizaine de Marocains en quête d’une vie meilleure. Les cadavres gisent maintenant sur le pont du paquebot, les autorités portuaires environnantes refusant de prendre la situation en charge.
C’est dans ce climat d’attente que les destins et les appartenances s’entrechoquent. «Ahmed Ghazali pose à travers son texte les questions suivantes: Pourquoi notre monde permet-il cela? Quelle est cette pression qui force les gens du Sud, à perdre leur culture, à fuir vers le Nord dans des conditions inhumaines?», explique le traducteur.