TfT: des précieuses aux bobos, toujours aussi ridicules

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Publié 22/04/2014 par Magalie Homo

Le Théâtre français de Toronto clôt encore une fois sa saison par un Molière, présenté du 23 avril au 10 mai dans la salle habituelle de la rue Berkeley. Et pas n’importe laquelle de ses pièces puisqu’il s’agit des fameuses Précieuses ridicules. C’est une sorte de tradition dans notre théâtre francophone.

Le directeur artistique Guy Mignault a enfilé son costume de metteur en scène pour présenter «un auteur fétiche».

«Molière on doit le raconter parce qu’il est totalement pertinent aujourd’hui»: un écrivain français du 17e siècle, célèbre dans le monde entier et toujours adapté 400 ans plus tard.

On y retrouve Sébastien Bertrant, dans le rôle du valet Mascarille, un habitué de la scène du TfT. «J’adore jouer du Molière», dit-il. «Ses pièces font parti du répertoire classique. On pourrait penser que ce n’est pas du tout d’actualité, mais, au contraire, l’intérêt de jouer cet auteur c’est bel et bien en réinventant l’œuvre.»

Mettre au goût du jour cette pièce présentée pour la première fois en 1659 et qui marqua vraiment le début de la carrière de Jean Baptiste Poquelin (dit Molière), c’est l’objectif que s’est fixé la troupe de Guy Mignault.

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Les Précieuses d’aujourd’hui

Molière raisonne toujours autant à notre époque: «il a toujours dénoncé ses contemporains. Il y a des choses relativement actuelles dans cette pièce. L’intérêt c’est de prouver que les précieuses d’aujourd’hui ne sont pas moins ridicules que celles d’avant», explique Guy Mignault.

Les précieuses du temps de l’auteur sont les nouveaux riches d’aujourd’hui, ceux qu’on appelle les «bobos» (bourgeois bohêmes).

«Pour ce que ce soit intéressant il faut voir la pièce sous un angle nouveau en ajoutant des éléments contemporains», explique Sébastien.

La troupe part du principe que tout le monde connaît l’écrivain. C’est vrai, on a tous forcément rencontré Molière une fois dans sa vie, que ce soit à l’école, à la télévision ou bien encore au théâtre.

C’est pourquoi le TfT s’est lancé le défi de cuisiner Les précieuses ridicules à la sauce moderne. Sébastien avoue: les spectateurs connaissent déjà. Alors certes l’histoire demeure la même, mais la façon dont on la raconte est complètement différente».

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Guy Mignault et son équipe jouent avec les époques et s’amusent dans la mise en scène: «c’est une pièce courte ce qui me permet de la nourrir davantage avec des choses modernes comme des monologues ou des chansons».

Comédie musicale

La Grange et Du Croisy sont deux jeunes hommes respectables. Ils se rendent un jour chez Gorgibus, un bourgeois de province récemment arrivé à Paris.

Les deux camarades sont très mécontents de l’accueil méprisant que leur ont réservé Magdelon et Cathos, respectivement fille et nièce du vieillard.

La Grange explique à son ami la manière dont il entend se venger des trop fières jeunes filles: en leur faisant rencontrer Mascarille, son valet, «un extravagant qui s’est mis dans la tête de vouloir faire l’homme de condition».

C’est un spectacle comique et surtout musical: «c’est comme si je coécrivais avec Molière et je suis tellement convaincu qu’il serait tout à fait d’accord avec cette mise en scène. On continue son œuvre. On y donne de la couleur», de dire Guy Mignault. Comme dirait Mascarille: «Les gens de qualité savent tout sans avoir jamais rien appris.»

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Le TfT participe à la postérité du grand Molière et, s’il devait se retourner dans sa tombe au Père-Lachaise, ce ne serait qu’en guise de satisfaction.

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