Terres arides d’Oman (II): l’aventure à portée de main

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Publié 29/05/2012 par Carole Musialek

Le Sultanat d’Oman se situe à la pointe Est de la péninsule arabique. Dès ma première journée dans la capitale, Mascate, je suis charmée par ce pays à la fois traditionnel et moderne.

On constate rapidement que le pays ne recule pas devant les gros travaux; des sommes considérables sont investies dans les infrastructures et notamment dans des routes à rendre les Canadiens jaloux avec leur revêtement dépourvu de nids de poule, leur éclairage continu et leur vitesse limitée à 120km/h.

On se déplace facilement à Oman, pour peu que l’on ait une voiture, même dans la capitale dépourvue de transports en commun. Peu importe, avec le litre d’essence autour de 30 cents (1 rial omanais=2,60 US$), le plein ne coûte pas grand-chose et invite à la découverte du pays. Du désert à la mer en passant par les canyons et les montagnes, il y en a pour tous les goûts, pour peu qu’on aime la chaleur et les cailloux…

Incursion dans le désert en terre bédouine

Il n’y a pas un bruit; le camp est situé quelques dunes derrière moi, mais j’ai l’impression d’être perdue au milieu de l’Arabie. Il est 5h20 à ma montre et le soleil se lève sur le désert du Wahiba, situé dans la corne du pays.

Ce désert de 180km de longueur sur 80km de largeur connu pour ses hautes dunes d’une centaine de mètres est tout à fait accessible (environ 2h30 de route de Mascate); après une arrivée sous une tempête de sable, de la pluie et du tonnerre et une nuit dans le camp aménagé de Raha au pied d’une haute dune, je ne manquerais le lever du soleil pour rien au monde.

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Si le paysage est plutôt terne à l’aube, le soleil en se levant anime toutes ces courbes et pentes de sables qui ondulent dans des tons jaune orangé. La moindre touffe d’herbe ou trace d’animal donne prétexte à une photo. Une fois le soleil bien haut dans le ciel, la chaleur devient intenable et il est temps de rendre visite à une famille bédouine pour le fameux kawa servi avec des dattes selon la traditionnelle hospitalité arabe.

Les plus aventureux peuvent se diriger vers l’Ouest du pays, à la frontière avec l’Arabie Saoudite, pour découvrir le Rub Al-Khali, ou Quart vide, l’un des déserts les plus inhospitaliers au monde; guide aguerri et préparation incontournables.

Les piscines naturelles des canyons

Pour parfaire cette journée, il ne manque plus qu’une belle baignade. C’est parti pour l’un des nombreux canyons du Sultanat, le wadi Bani Khalid, un véritable coup de cœur.

Mais les piscines naturelles à l’eau limpide se méritent. On s’engage d’abord dans le canyon en 4×4 jusqu’au village et sa palmeraie.

Ensuite, on traverse le village à pied en passant par les falajs, ce système d’irrigation millénaire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cet ingénieux système en pente douce permet de diriger l’eau vers les différents terrains de culture, ou terrasses en montagne.

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Mais à Oman, on n’échappe pas au soleil; on quitte donc le village pour s’enfoncer dans le wadi et ses éboulis. Il faut toujours vérifier la météo avant de partir, car des pluies diluviennes plus loin dans les montagnes pourraient faire subitement augmenter le niveau du cours d’eau au fond du wadi; partez toujours avec un guide pour vos randonnées dans le désert, dans les canyons et dans les montagnes.

Après 1h de marche, nous découvrons des vasques auxquelles il est impossible de résister. L’eau est bleue, transparente, profonde et la roche forme à certains endroits des « baignoires » dans lesquelles se prélasser.

Oman, étape culturelle

Le lendemain, retour à la civilisation à Nizwa, ancienne capitale du pays. Il ne faut pas manquer le marché aux bestiaux du vendredi matin parait-il. C’est l’effervescence!

Au centre de la place, les hommes font défiler leurs bêtes, vaches et chèvres principalement, et les acheteurs potentiels crient leur prix; on négocie, les billets passent d’une main à l’autre, et les animaux changent de propriétaire. Une véritable scène de vie omanaise; attention toutefois aux coups de sabots des bêtes!

La visite du fort est incontournable. Il semblerait que ses origines remontent au IXe siècle et il est parfaitement rénové. Je remarque principalement la salle des dattes où étaient conservés les précieux fruits, essentiels en cas de siège.

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Je suis tentée de faire une sieste dans l’un des nombreux salons parsemés de coussins orientaux et de tapis, mais le souk m’attend. Je suis frappée de voir un groupe d’hommes échanger des fusils sur une petite place. J’apprends que la chasse est interdite, mais la possession d’armes est libre.

Des montagnes inhospitalières

Un âne braie au fond de la vallée et son écho comique résonne contre les parois des montagnes. Je suis dans le Djebel Shams, chaîne de montagnes occidentales dont les sommets atteignent 3000m.

La roche est brute, les plateaux désertiques et les falaises abruptes. Les villages aux portes colorées et aux cultures de rosiers sont toutefois accueillants, et les randonnées sont nombreuses.

Entre tradition et modernité, Oman offre des paysages arides et inhospitaliers qui charmeront toutefois le voyageur avide d’aventures et de chaleur et passionné de géologie.

Des nombreux mots d’arabe appris durant mon séjour, vous n’en avez qu’un à retenir: yalla! (allons-y!)

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Vol avec Etihad Airways, Toronto-Mascate via Abu Dhabi.

Les hébergements sont assez chers, meilleurs prix à Mascate avec l’hôtel Ibis (Al Khuwair) et le B&B Villa Shams (quartier de Qurm); le B&B fournit une voiture avec la chambre, sinon grandes chaînes internationales de location.

Ministère du tourisme d’Oman: www.omantourism.gov.om/wps/portal/mot/tourism/oman/home

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