Muguette Szpajzer-Myers avait 9 ans quand les soldats allemands sont entrés en France en 1940. En 1942, au plus fort de la Deuxième Guerre mondiale, alors qu’entraient en vigueur des lois anti-juives et que des rafles envoyaient des familles entières dans les camps de la mort à l’autre bout de l’Europe, elle s’est réfugiée à Champlost, un tout petit village qui l’a protégée.
À distance grâce au Web ou en personne à l’école secondaire catholique Mgr-de-Charbonnel à Toronto, jeudi, les élèves de plusieurs écoles franco-ontariennes ont entendu le témoignage de cette «enfant cachée» et ont pu lui poser quelques questions.
La semaine précédente, ils avaient lu son histoire, publiée sous le titre Les lieux du courage, qui fait partie de la banque de mémoires de survivants de l’Holocauste au Canada constituée par la Fondation Azrieli.
Un court-métrage, accessible du site web de la Fondation, résume également l’histoire de Mme Myers et ses souvenirs de cette période sombre de l’histoire contemporaine. C’est en 1947 qu’avec sa mère elle a rejoint à Montréal un oncle qui les croyait mortes.
Sur la scène de l’auditorium de Mgr-de-Charbonnel – où s’était rendus aussi des élèves de l’école Renaissance à Aurora – la petite dame lucide et pimpante de 85 ans était accompagnée d’Antoine Burgard, doctorant en histoire spécialisé dans l’immigration chez nous des jeunes orphelins survivants de l’Holocauste dans l’immédiate après-guerre. Il a co-animé l’événement avec Catherine Person, coordonnatrice à la diffusion des ressources éducatives et aux évènements à la Fondation Azrieli, qui organise plusieurs de ces rencontres au cours de l’année, notamment à l’approche du Jour du Souvenir (11 novembre).