Telus, bientôt la bague au doigt?

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Publié 25/06/2007 par Gérald Fillion

Au tour de Telus de vouloir prendre une bouchée dans la plus grande société de télécommunications au Canada, BCE. Et, vous savez quoi? Dans le contexte réglementaire actuel, Telus est sans doute le groupe qui a le plus de chance de se marier avec BCE d’ici l’automne prochain.

Pourquoi? Parce qu’au Canada, la propriété étrangère pour une entreprise de télécommunications est plafonnée à 46,7%. Donc, un fonds d’investissement américain, par exemple, ne peut pas acheter seul le groupe canadien. Et il est plus difficile de négocier une entente quand plusieurs joueurs s’en mêlent que de discuter à deux, comme Telus et BCE ont commencé à le faire la semaine dernière.

Cela dit, deux choses importantes sont à retenir. D’abord, il n’est certainement pas souhaitable qu’un grand groupe de télécommunications possédant environ 75% des parts de marché de la téléphonie au Canada soit formé. Ce serait anti-concurrentiel et sans doute très mauvais pour les consommateurs qui souhaitent de meilleurs prix.

Et puis, dans le fond, cette proposition de Telus pourrait pousser le ministre de l’Industrie Maxime Bernier a modifier la réglementation sur la propriété des sociétés de télécommunications en faisant sauter le plafond de propriété étrangère. C’est possible vous savez, Maxime Bernier a déjà exprimé à plusieurs reprises son intérêt pour ouvrir davantage le marché… et il a peut-être trouvé son occasion.

Pas de hausse de taux SVP!

Le ministre des Finances de l’Ontario Greg Sorbara s’est permis de demander, la semaine dernière, au gouverneur de la Banque du Canada David Dodge de penser aux travailleurs manufacturiers de sa province avant de décider d’augmenter le taux directeur de son institution en juillet ou en septembre prochain.

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Le ministre est d’avis qu’une hausse des taux propulserait le dollar canadien vers de nouveaux sommets, ce qui pourrait entraîner de nouvelles fermetures d’usines manufacturières et la suppression de milliers d’emplois encore.

Plus le dollar grimpe, plus la valeur des exportations canadiennes pour les entreprises étrangères est élevée. Les groupes étrangers peuvent alors changer de fournisseur ou bien l’exportateur canadien est obligé de réduire sa marge de profits pour éponger la hausse du dollar canadien.

Dollar et prévisions économiques

Et puis, parlant du dollar, la Financière Banque Nationale prédit que le huard sera à parité avec le dollar américain d’ici l’automne 2008. L’intérêt pour les ressources naturelles du Canada est en hausse, ce qui fait grimper les prix et ce qui devrait donc pousser la Banque du Canada à augmenter ses taux d’intérêt.

De l’avis de l’économiste en chef de la Financière Clément Gignac, le Canada connaîtra la plus forte croissance des pays du G7 en 2008 avec une hausse du PIB de 2,8%.

Toutefois, en Ontario, la croissance sera encore une fois modérée en raison du ralentissement dans le secteur de la construction aux États-Unis et de la baisse des ventes d’autos. Mais, un peu d’espoir réside dans l’ouverture d’une deuxième usine de fabrication de Toyota au Canada, à Woodstock en 2008.

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Plan vert: objectif 2014

Après Québec et Ottawa, au tour de Queen’s Park d’annoncer un plan de réduction des gaz à effet de serre. D’ici 2014, l’Ontario veut réduire de 6% ses émissions sous le niveau de 1990, ce qui correspond aux objectifs fixés dans le protocole de Kyoto, mais 2 ans trop tard.

Le gouvernement s’est donné une cible de réduction de 15% d’ici 2020, et de 80% d’ici 2050. Queen’s Park promet de fermer les centrales au charbon de la province. Le gouvernement veut investir dans le transport en commun et imposer de nouvelles normes sur les émissions des automobiles et le rendement énergétique.

Gérald Fillion est journaliste spécialisé en économie à Radio-Canada. Consultez son carnet: www.radio-canada.ca/carnet.

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