Le ministre de l’Industrie Maxime Bernier poursuit son oeuvre et accélère la déréglementation de la téléphonie au Canada.
En fait, chaque intervention du ministre est guidée par son idéologie: libre marché et liberté individuelle. Mercredi dernier, Ottawa a décidé d’ouvrir davantage les marchés de la téléphonie locale à la concurrence en éliminant la notion de «parts de marché». Dorénavant, il n’y aura plus de réglementation à partir du moment où trois fournisseurs possédant leurs infrastructures seront en mesure d’offrir des services et des produits.
Maxime Bernier prévoit qu’environ 60% de la population canadienne vivra dans un marché totalement déréglementé d’ici le début de l’année 2008, ce qui leur permettra, selon le gouvernement, d’obtenir de meilleurs prix.
Cette décision du ministre signifie que le CRTC est complètement court-circuité dans ce processus. Cette décision est importante pour les grands fournisseurs que sont Telus et BCE, qui réclament une abolition de la réglementation depuis des années. Le CRTC avait imposé un encadrement serré pour permettre à des concurrents de s’établir dans de nouveaux marchés. Ces règles empêchaient les gros joueurs d’écarter la concurrence en offrant des prix ridicules à leurs clients.
La décision, on le comprendra, a été dénoncée par les câblodistributeurs, qui tentent de faire leur place dans le secteur de la téléphonie, mais elle a été saluée par BCE et Telus. Le marché de la téléphonie est évalué à 10 milliards de dollars au Canada.