Au nord de ma mémoire, de Mattia Scarpulla: débridé, décousu, déroutant
D’origine italienne et vivant à Québec, le poète Mattia Scarpulla a choisi d’illustrer la fabrication de nos identités d’une manière fulgurante. Dans son recueil Au nord de ma mémoire, il campe des personnages qui perdent des membres ou modifient leur apparence physique. La marginalité a souvent le haut du pavé dans ce recueil écrit sans ponctuation. Je croyais que cette soi-disant originalité était chose du passé. Pourquoi compliquer la lecture quand le propos est déjà complexe? Tout un orchestre… Le premier texte en prose poétique présente un orchestre dominical. Un Sud-Africain joue du violon avec un seul bras. Une Vénézuélienne […]
Écriture soignée et soyeuse
Journaliste-photographe dans plusieurs médias québécois, Jean-François Villeneuve a publié un premier roman intitulé Les chambres obscures. Le titre renvoie aussi bien à des pièces peu éclairées qu’aux chambres noires d’un photographe. D’après quelques années mentionnées ici et là dans la narration, le roman débute en 2014, à Montréal où Karim, 19 ans, pose des questions sur ses origines. Au lieu de répondre, le père adoptif le lance dans une chasse aux trésors en ex-URSS. Karim s’apprête à «naviguer en périphérie, circuler à contre-courant». Éviter de déranger le présent C’est six jours après la mort de son père, que Karim quitte Montréal pour Krasnodar, à 1 200 […]