à 09h46 HNE, le 29 février 2012.
DAMASCUS, Syria – En près d’un an de soulèvement contre le régime de Bachar el-Assad, Damas a changé de visage. La capitale syrienne est certes épargnée par les violences qui ensanglantent d’autres villes comme Homs, mais elle vit aujourd’hui dans le silence, la tension et la peur.
Les magasins et restaurants y ferment tôt, les Damascènes étant impatients de rentrer chez eux avant la tombée de la nuit. Car dans cette capitale autrefois considérée comme l’une des plus sûres au monde, la nuit est désormais synonyme de fusillades, de crimes et d’angoisse. Les édifices publics sont tous protégés contre d’éventuelles voitures piégées.
La vie quotidienne redevient difficile dans une ville qui a vécu ces dernières années dans l’optimisme du boom économique. Les coupures de courant, qui durent désormais jusqu’à 12 heures par jour, ont contraint les habitants à acheter des générateurs, qu’on entend bourdonner dans la très commerçante rue Hamra. Le prix des cigarettes, de la viande, des oeufs ou encore du lait a triplé, racontent les habitants, et les entreprises ont commencé à licencier et à baisser les salaires.
Tous les produits d’importation sont désormais difficiles à trouver, ou au triple du prix habituel, en raison des sanctions économiques, disent les Damascènes. Et même les produits locaux ont vu leur prix au moins doubler.