Jouer à des jeux en ligne, mettant en vedette des zombies, pourrait vous sauver la vie… en vous préparant à affronter des pandémies de maladies contagieuses ou même des catastrophes naturelles.
Matthieu Guitton, professeur et directeur de recherche au département d’oto-rhino-laryngologie à la faculté de médecine de l’Université Laval, en est convaincu. Et parmi ses sujets d’étude, il en est un qui se démarque du lot: appréhender les comportements des joueurs en situation de crise en plongeant dans ces environnements virtuels.
Agence Science-Presse — Pourquoi étudiez-vous les comportements des joueurs des jeux en ligne, comme Virtual Zombie ou de Day Z?
Matthieu Guitton — Ce sont d’intéressants terrains d’observation qui me permettent de comprendre comment les gens – ici, les joueurs – réagiront dans un monde hostile où il se produirait des évènements imprévisibles et potentiellement létaux. J’étudie, par exemple, comment les gens se transmettent de l’information, trouvent de la nourriture ou font des alliances.
Je peux ainsi observer ce qui se passe en situation de crise grave alors que c’est impossible pour des raisons pratiques et éthiques lors de vraies catastrophes. Ce qui m’intéresse avant tout, ce ne sont pas les jeux, ce sont les comportements des joueurs allant des communications entre joueurs de Mermaids aux réactions des usagers aux programmes automatisés de Wikipédia.