Surpêche: ne blâmez pas Saint-Pierre et Miquelon

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Publié 28/11/2006 par Marc A. Cormier

Réponse à l’article d’Aurélie Lebelle «Brian Mulroney et François Mitterrand: l’âge d’or des relations franco-canadiennes» publié dans L’Express du 14 novembre.

En premier lieu la question concernant les îles Saint-Pierre et Miquelon. Simpliste à l’extrême, elle ne devrait pas être ainsi posée à un ancien Premier ministre mais à un historien, ou à un journaliste qui aurait étudié le sujet. Je me permets donc de vous répondre au nom de la vérité -historique.

Saint-Pierre et Miquelon, collectivité territoriale de la République française, dernier bastion de la France en Amérique du Nord, possédait autrefois une économie centrée sur la pêche à la morue, comme sa voisine toute proche, l’île de Terre-Neuve.

Or la pêche sur les bancs de Terre-Neuve a toujours été gérée par des technocrates et des politiciens fédéraux avec les résultats que l’on connaît. Mettre la faute sur la surpêche étrangère a toujours rapporté des voix sur le plan provincial et fédéral, et les premiers coupables n’étaient certainement pas les pêcheurs des îles Saint-Pierre et Miquelon. L’abus des ressources halieutiques des bancs de Terre-Neuve fut causé par de nombreuses nations dont l’Espagne, le Portugal, la Corée, le Japon, et d’autres encore.

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Le conflit qui a sévi entre la France et le Canada a très certainement été imputable aux questions de quotas de pêche, mais la cause première fut celle de la délimitation de la zone économique exclusive des nations respectives (la question des 200 milles marins). Cette question fut tranchée en juin 1992 par un tribunal international. L’étrange décision (il suffit de regarder une carte pour constater ceci) favorisa largement le Canada au détriment des îles Saint-Pierre et Miquelon.

Est-il utile ici de soulever la question des méthodes malhonnêtes du gouvernement canadien qui n’hésita pas à utiliser le réseau d’espionnage Échelon pour connaître à l’avance la position française? La décision de 1992 étant sans appel, sans doute pas, mais les relations franco-canadiennes pourraient de nouveau devenir tendues autour de la question du plateau continental conséquent aux nouvelles lois internationales. Le Canada continuera-t-il de faire tout ce qui est possible pour écraser économiquement et politiquement ces îles?

Pour revenir aux commentaires de M. Mulroney, il est inexact d’imputer aux îles Saint-Pierre et Miquelon la question de la surpêche sur les bancs de Terre-Neuve.

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