Lancés sur une route rectiligne traversant le désert d’Atacama, le photographe Brian Damude et un ami se demandent pourquoi diable il y a autant de sépultures et de sanctuaires bariolés construits sur le bord de la route. Qui serait assez mauvais conducteur, ou trop ivre pour se retrouver dans le fossé sur une route droite avec une vue dégagée ? Arrivés dans un village, ils cherchent une réponse auprès des habitants qui leurs répondent: ce sont les fantômes de la route.
Parti en 2006 découvrir le Chili et la Bolivie, à la demande d’un ami photographe, Brian Damude n’avait aucune idée de ce qui l’attendait. «Il m’a dit: ‘Je vais au Chili faire des photos, tu viens avec moi pour prendre des paysages’», se souvient-il.
Ils débarquent donc tous deux dans ce pays qui s’étend du sud du Pérou jusqu’à la Terre de feu et commencent leur périple direction le nord, et s’engagent sur la route des fantômes, qui les mènera jusqu’au Salar de Uyuni, le plus grand désert de sel du monde, en Bolivie.
Un mythe bien réel
«On a vu des paysages étranges», se rappelle Brian Damude. «En traversant le désert d’Atacama, il y avait toutes ces personnes mortes au bord de la route. Il y a des croix partout. J’ai commencé à être fasciné par toute cette atmosphère. C’est beau, mystérieux et menaçant à la fois. Ça a été un des endroits les plus touchant pour moi.»
Ces histoires liées aux fantômes de la route, c’est ce qui a convaincu Dominique Denis, directeur artistique de l’Alliance française et curateur de l’exposition La route des fantômes, de choisir la série de photos qu’on retrouve sur les murs de la galerie Pierre-Léon. Il a même été retrouver un passage d’un livre de Roberto Bolano qui raconte les mêmes croyances.