Succès créole

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Publié 23/11/2010 par Annik Chalifour

Le premier Festival du Film Créole de Toronto a été lancé au Musée des beaux-arts de l’Ontario (AGO), vendredi 19 novembre. À cette occasion, Carl Edwin Michel, instigateur du Festival annuel et son équipe, ont accueilli plusieurs membres de la communauté créole et du public torontois lors du cocktail d’ouverture suivi de la projection du film La première étoile de Lucien Jean-Baptiste (France-Martinique). Au programme figuraient quatre films et deux courts métrages issus du monde créole et présentés à l’AGO, salle Jackman, du 19 au 21 novembre.

«Le Festival du Film Créole de Toronto aspire à faire connaître la richesse des cultures créoles. Les films proposés démontrent les mille et une facettes de notre métissage culturel fascinant», a déclaré le fondateur du Festival, Carl Edwin Michel.

«Bien que les Créoles partagent la langue créole, celle-ci se distingue d’un pays à l’autre selon sa base lexicale, soit par exemple, reliée à la langue française, la langue portugaise et la langue anglaise», a-t-il ajouté.

«On associe souvent les Créoles aux Antillais français, bien qu’ils forment un groupe beaucoup plus diversifié incluant, entre autres, les Antillais britanniques, brésiliens ou louisianais.»

Selon Carl Edwin, le succès de l’événement repose sur la collaboration exceptionnelle des membres de l’équipe du Festival regroupant Ulrich Saukel, directeur artistique, Alisha Watts, juriste, Winy Bernard, chargée des communications, Anne-Élisabeth Diop, responsable de la programmation et Cheick Tall.

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Humour et stéréotypes

Le film d’ouverture, La Première étoile, présenté vendredi, s’est vu décerner le Grand Prix du Jury et le Prix du Public au Festival International de Comédie de l’Alpe d’Huez en 2009.

L’histoire dépeint les mésaventures d’un père antillais peu fortuné, faisant la promesse à ses enfants de les emmener aux sports d’hiver. Le vœu se concrétise à force de débrouillardise, non sans faire allusion à certains stéréotypes sociaux avec un grain d’humour. Le film a été présenté en français avec sous-titres en anglais.

Par exemple, un petit clin d’œil vers notre façon de communiquer quant à l’apparence corporelle. Alors que l’on sait que le concept de la beauté en est un qui est très relatif, puisqu’il varie énormément selon les valeurs culturelles de chacun.

«Papa, pourquoi je ne suis pas blanche comme maman, je voudrais être blanche pour qu’on m’aime», confie la fillette à son père d’origine antillaise lors du séjour à la montagne. «Ce n’est pas la couleur qui compte, on aime une personne pour ce qu’elle est à l’intérieur», lui répond-t-il.

Une petite leçon évidente sur l’inexistence de la hiérarchie en ce qui a trait aux couleurs de peau.

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Le ski pour les blancs seulement

Le film insiste sur le fait que le ski est un sport pour les blancs uniquement! Une opinion qui paraît complètement démodée dans un monde où tant de noirs naissent et vivent dans un environnement qui promeut les sports d’hiver, par exemple ici, au Canada.

Et non le moindre, le scénario réfère à un couple constitué d’une blanche et d’un Antillais qui ont trois enfants. Ces enfants sont le reflet de l’histoire du métissage qui fait partie de la dynamique évolutive de toute société d’hier à aujourd’hui.

Pourtant, le film montre le fils aîné ridiculisé par de jeunes blancs tout à fait ignorants face au phénomène de la diversité qui façonne la base identitaire de chaque être humain. La Première étoile, un film qui fait définitivement réfléchir sur le métissage et son impact sur notre façon d’interagir avec l’autre.

Plus de 300 spectateurs

«La première édition du Festival s’est avérée une réussite avec plus de 300 spectateurs, incluant des familles, qui ont assisté aux projections des films tout au long de la fin de semaine», a commenté Carl Edwin.

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Le prochain Festival, qui se veut un événement annuel et bilingue, sera offert en octobre 2011 dans le cadre des célébrations du mois créole.

Précédant le visionnement du film d’ouverture, le Festival a introduit le court métrage intitulé In between-Entre deux, une création rebondissante d’inattendus de la cinéaste Nadine Valcin d’origine haïtienne. Le documentaire Jean-Michel Basquiat: The Radiant Child de Tamra Davis (États-Unis) a clôturé l’événement dimanche 21 novembre.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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