Stephen Harper: un mandat majoritaire donne une vue d’ensemble

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Publié 02/05/2012 par Stéphanie Marin (La Presse Canadienne)

à 14h29 HAE, le 2 mai 2012.

OTTAWA – Célébrant le premier anniversaire de son mandat majoritaire, Stephen Harper s’est dit satisfait qu’il lui permette désormais de planifier au-delà de la prochaine élection, tandis que l’opposition officielle garde au contraire les yeux sur 2015 afin de déloger les conservateurs.

À pareille date l’an dernier, le chef conservateur remportait sa majorité tant convoitée et le Nouveau Parti démocratique (NPD) faisait une percée historique en se hissant au rang d’opposition officielle.

Dans un discours prudent livré à son caucus mercredi, le premier ministre a soutenu que même avec sa majorité, le visage des conservateurs n’avait pas et n’allait pas changer.

«Un mandat majoritaire ne peut changer qui nous sommes ou comment nous gouvernons le pays. Nos valeurs sont nos valeurs», a tenu à préciser Stephen Harper.

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«Cependant, notre majorité nous permet d’avoir une vue d’ensemble et de prévoir à long terme», a-t-il précisé, laissant entendre qu’il plaçait ses pions pour de nombreuses autres années au pouvoir.

«Nous devons ainsi utiliser cette opportunité pour penser bien au-delà de la période de questions d’aujourd’hui, et au-delà du cycle d’élection de quatre ans».

Parmi ce qui fait désormais partie de la planification à long terme du gouvernement, M. Harper a cité les réformes en cours de la sécurité de la vieillesse et les transferts en santé, «pour soutenir le bien-être et la sécurité des générations futures».

Le gouvernement a pris en main les deux plus gros postes de dépenses, a-t-il fait valoir au sujet de ces changements controversés, dans le but de les rendre viables pour des décennies.

Mais les préoccupations principales du gouvernement conservateur demeurent la croissance économique et l’emploi, a martelé le premier ministre, reprenant les thèmes centraux de sa campagne électorale qui l’a mené à la tête d’un gouvernement majoritaire.

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«Notre parti, le Parti Conservateur, est le seul parti ayant un plan économique sérieux et réaliste», s’est-il vanté.

L’économie mondiale est à un point tournant et le Canada doit s’assurer de tirer son épingle du jeu, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il restait encore du chemin à faire.

C’était jour de fête aussi pour le NPD qui célébrait son accession au statut d’opposition officielle, il y a un an.

Le chef Thomas Mulcair a félicité ses troupes, beaucoup plus enthousiastes que celles de Stephen Harper, peut-être un peu habituées déjà au goût du pouvoir.

«Aujourd’hui est la fin du début de notre nouvelle équipe, mais, encore plus important, il s’agit du début de la fin d’un gouvernement qui pense qu’il peut ignorer les voix des millions de Canadiens», a lancé le chef sous une ovation des députés et militants présents à la clôture du caucus hebdomadaire.

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M. Mulcair a promis d’unir les progressistes de tous horizons sous la bannière du NPD.

Il n’a pas manqué de mentionner celui qui a mené le NPD vers ce succès électoral sans précédent pour le parti: Jack Layton, décédé d’un cancer en août dernier.

«C’est comme si le moteur de la nation avait cessé de tourner cette semaine-là, et avec raison. Mais s’il y avait une chose que Jack savait, c’est celle-là: quand on tombe par terre, il faut se relever. Immédiatement», a lancé son successeur.

«Nous avons du travail à faire, et les Canadiens comptent sur nous».

Il a aussi lancé une flèche au Parti libéral, l’opposition officielle précédente «qui faisait semblant d’être en désaccord, mais qui finissait toujours par appuyer le gouvernement». Il promet de s’opposer, mais aussi de proposer des changements.

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À l’instar des conservateurs, M. Mulcair insiste que le NPD va aussi tout faire pour avoir une économie plus prospère, à condition qu’elle soit «plus prospère pour tout le monde» et que le commerce soit «équitable».

Pour le NPD, l’élection du 2 mai 2011 a été historique car le parti est passé de 37 députés à 103, dont la majorité au Québec.

Quant aux conservateurs, la dernière élection fédérale a été accompagnée d’une débâcle au Québec, avec seulement cinq députés élus sur une possibilité de 75 sièges.

Le député de Beauce, Maxime Bernier, convient que les temps sont difficiles pour les conservateurs au Québec, mais se déclarait satisfait mercredi de l’absence de «chicane constitutionnelle» entre Québec et Ottawa.

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