Avec le décollage réussi de la fusée Falcon 9 de la compagnie SpaceX, le secteur privé a fait le 22 mai un petit pas pour l’homme, et un bond de géant pour la commercialisation de l’espace.
L’exploration habitée de l’espace a toujours été un travail financé en totalité par l’État, même dans cette patrie de la libre entreprise que sont les États-Unis.
Mais la dure réalité budgétaire de l’Agence spatiale américaine (NASA) étant ce qu’elle est, si le reste de la mission de Falcon 9, inhabitée pour cette fois, se passe comme prévu, il ne faudra pas beaucoup d’années — les observateurs parlent de cinq — avant qu’on ne prenne l’habitude de voir des allers-retours vers la station spatiale réalisés par des compagnies privées.
Avec un bémol: la compagnie Space Exploration Technologies Corporation (SpaceX) ne serait jamais arrivée aussi loin (ou aussi haut) si elle n’avait pas été elle aussi largement subventionnée par l’État. Elle a reçu 381 millions $ de la NASA — et elle a un contrat avec la NASA de 1,6 milliard $ pour 12 rendez-vous avec la station spatiale.
N’empêche que sa fusée, et la capsule Dragon qu’elle transporte, ayant démonté leur fiabilité — le rendez-vous avec la station spatiale s’est déroulé comme prévu jeudi matin et des astronautes de l’ISS sont entrés dans la capsule samedi — il ne faudra pas non plus beaucoup d’années avant que la liste de clients de SpaceX ne s’étende loin au-delà du gouvernement.