Soutien croissant au Hezbollah dans le monde arabe

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 01/08/2006 par David Rising

LE CAIRE (AP) – Décrets religieux défendant les actions du Hezbollah, commentaires de journalistes favorables aux miliciens chiites… Le soutien dont bénéficie le «Parti de Dieu» dans le monde arabe grandit à mesure que le bilan de l’offensive israélienne au Liban s’alourdit.

Des centaines de Libanais ont été tués depuis le début des opérations de l’armée israélienne le 12 juillet, selon les estimations officielles. Une cinquantaine de personnes sont mortes dans les seules frappes de dimanche sur le village de Cana (sud), qualifiées d’«agression criminelle» par le roi Abdallah II de Jordanie, pourtant allié de Washington et partenaire de paix d’Israël.

Du côté israélien, une quarantaine de soldats ont été tués, et les tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord de l’État hébreu ont coûté la vie à une vingtaine de civils, selon l’armée.

Le Grand mufti d’Égypte Ali Gomaa, l’un des dirigeants religieux les plus influents du pays, a jugé samedi que les attaques du Hezbollah contre Israël relevaient de la «défense» du Liban et «non du terrorisme», dans un décret considéré par beaucoup comme entrant en contradiction avec la position officielle du Caire. «Nous sommes tous contre ce qui se passe au Liban», a déclaré le religieux, qualifiant d’«injustice» l’offensive israélienne et ses morts de civils.

Jeudi, l’Égyptien Youssef el-Qaradaoui, l’un des plus importants oulémas sunnites du monde arabe, installé au Qatar, avait pris un décret religieux soulignant que le Hezbollah faisait partie du monde islamique et que le soutien à la guérilla était du «devoir religieux de tout musulman».

Publicité

La diffusion par les journaux et télévisions de photos et images des victimes civiles de l’offensive israélienne renforcent le soutien au Hezbollah de même que le sentiment anti-israélien et anti-américain, alors que certains régimes arabes avaient critiqué les miliciens soutenus par la Syrie et l’Iran après l’enlèvement des deux soldats israéliens.

Ainsi, dans le quotidien Al-Qabas du Koweït, le chroniqueur Abdel al-Toukhaim écrit que s’il n’est pas un partisan du Hezbollah, il admire désormais le Parti de Dieu étant donné la «punition destructrice» infligée par Israël au Liban pour «deux soldats qui pourraient avoir été tués dans un accident de la circulation». Les miliciens ont «prouvé que la troisième plus puissante armée du monde n’était qu’un mythe».

Le journal cairote Al-Ahrar loue le Hezbollah pour son engagement dans les combats dans ses bastions de Bint Jbail et Maroun al-Ras, théâtres de certaines des batailles les plus violentes depuis le début du conflit. «Les combattants du Hezbollah ont prouvé que, comme le promettait leur chef Hassan Nasrallah, perdre une bataille ne veut pas dire perdre la guerre et que d’autres surprises attendent Israël», prédit le quotidien.

De son côté, l’analyste politique Ayed al-Mannah estime dans le quotidien koweïtien Al-Watan que le Parti de Dieu «mérite plus d’admiration arabe et musulmane» pour sa capacité à faire face «à la plus grande puissance régionale au Proche-Orient». Pour lui, le Hezbollah et le Hamas ont démontré qu’ils étaient plus forts que les gouvernements libanais et palestinien, au point qu’il se demande si «un gouvernement faible ou impuissant» ne devrait pas «renoncer à ses droits légaux en faveur de ceux qui sont davantage capables de diriger le pays et d’apporter sécurité et justice au peuple».

Au Liban même, le Hezbollah jouit d’un soutien parmi la population chiite, majoritaire dans le sud du pays et qui s’estime souvent victime de discriminations. Le groupe doit largement cette faveur au vaste réseau de services sanitaires, économiques et sociaux qu’il a établi au cours des vingt dernières années.

Publicité

Mais ces services sont paralysés depuis les combats et le mouvement islamiste pro-iranien semble peu engagé dans les opérations de secours pour ses partisans. Ce que comprennent certains, comme la famille Jouny, qui vit près de Nabatiyé. Pour elle, le Hezbollah assume largement sa part en affrontant Israël. Au gouvernement libanais, dit-elle, de s’occuper de la population.

Les Conservateurs sollicitent des fonds en faisant valoir leur appui à Israël

OTTAWA (PC & L’Express) – Le député libéral fédéral de Bourassa, Denis Coderre, a qualifié d’immonde la tentative des Conservateurs de profiter de la prise de position pro-israélienne du premier ministre Stephen Harper dans le conflit au Proche-Orient pour amasser des fonds pour le parti.

M. Coderre réagissait à un courriel transmis à des donateurs potentiels, la semaine dernière, par le directeur administratif du Parti conservateur, Michael Donison. Celui-ci amorce sa demande de contribution en louangeant le soutien ferme de Stephen Harper envers Israël.

Selon lui, les fonds qui ont pu être recueillis de la sorte devraient être redirigés vers des organisations humanitaires qui oeuvrent au Liban.

Mais tous les Libéraux, notamment les candidats à la direction du parti en vue du congrès de décembre prochain, ne sont pas sur la même longueur d’ondes sur le conflit au Moyen-Orient.Certains d’entre eux, comme Joe Volpe, ont aussi accordé un appui inconditionnel à Israël.

Publicité

D’aucuns y voient, chez ces Libéraux comme chez les Conservateurs, un calcul politique visant à gagner le vote et les contributions financières de la communauté juive canadienne.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur