LE CAIRE (AP) – Décrets religieux défendant les actions du Hezbollah, commentaires de journalistes favorables aux miliciens chiites… Le soutien dont bénéficie le «Parti de Dieu» dans le monde arabe grandit à mesure que le bilan de l’offensive israélienne au Liban s’alourdit.
Des centaines de Libanais ont été tués depuis le début des opérations de l’armée israélienne le 12 juillet, selon les estimations officielles. Une cinquantaine de personnes sont mortes dans les seules frappes de dimanche sur le village de Cana (sud), qualifiées d’«agression criminelle» par le roi Abdallah II de Jordanie, pourtant allié de Washington et partenaire de paix d’Israël.
Du côté israélien, une quarantaine de soldats ont été tués, et les tirs de roquettes du Hezbollah sur le nord de l’État hébreu ont coûté la vie à une vingtaine de civils, selon l’armée.
Le Grand mufti d’Égypte Ali Gomaa, l’un des dirigeants religieux les plus influents du pays, a jugé samedi que les attaques du Hezbollah contre Israël relevaient de la «défense» du Liban et «non du terrorisme», dans un décret considéré par beaucoup comme entrant en contradiction avec la position officielle du Caire. «Nous sommes tous contre ce qui se passe au Liban», a déclaré le religieux, qualifiant d’«injustice» l’offensive israélienne et ses morts de civils.
Jeudi, l’Égyptien Youssef el-Qaradaoui, l’un des plus importants oulémas sunnites du monde arabe, installé au Qatar, avait pris un décret religieux soulignant que le Hezbollah faisait partie du monde islamique et que le soutien à la guérilla était du «devoir religieux de tout musulman».