C’est le 6 octobre 1995 que Michel Mayor et Didier Queloz, deux astrophysiciens suisses, annoncent une découverte qui fait sensation dans le monde de l’astrophysique: à l’observatoire de Haute-Provence, ils ont découvert la première planète extérieure au système solaire! Dix ans se sont écoulés et l’on compte actuellement 170 planètes extrasolaires ou exoplanètes et ce nombre augmente sans cesse. Avec ces découvertes ressurgit une question aussi ancienne que la pensée humaine, celle de la pluralité de la vie dans l’Univers.
En effet, s’il est une préoccupation commune à l’humanité, depuis ses origines jusqu’à nos jours, c’est bien celle de situer les humains dans l’Univers. Si les réponses ont varié au fil du temps, elles répondent toutes à ce besoin, des innombrables gravures rupestres jusqu’aux produits de la science-fiction.
Le trait commun, des croyances ou de l’imagination, est la quasi-certitude que nous ne sommes pas seuls dans l’Univers. Les mythologies, mésopotamienne, scandinave, grecque et autres ont peuplé l’univers d’un deuxième monde, habité d’êtres fantasmagoriques, dieux, déesses, demi-dieux.
«Ces mythologies permettaient d’expliquer les phénomènes naturels tels que les tempêtes et les saisons, de même que les origines du monde et notre destinée. Elles répondaient de la sorte aux interrogations existentielles de nos ancêtres», explique Claude Lafleur dans Comment savoir si nous sommes seuls dans l’Univers?
Mais les connaissances astronomiques (ou astrologiques) se développaient en même temps. Les Mésopotamiens connaissaient Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, mais les divinisaient, comme Vénus identifiée à la déesse Ishta. Les Grecs prendront le relais en plaçant la Terre au centre du monde, à l’exception d’Aristarque de Samos (250 ans avant notre ère) qui propose de placer le Soleil au centre, avec la Terre, Vénus et Mars tournant autour de celui-ci. Pas question de monde habité en dehors de la Terre, même si, pour Épicure (341-270), «rien ne s’oppose au nombre illimité des mondes» (Lettre à Hérodote).