Sociétés d’aide à l’enfance: faire avec les moyens du bord

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Publié 07/12/2010 par Vincent Muller

«Traduire le matériel, former le personnel, si l’agence ne reçoit pas le financement nécessaire du ministère, c’est difficile», expliquait Marcelo Gomez-Wiuckstern, directeur des communications pour l’Association ontarienne des Sociétés d’aide à l’enfance, interrogé sur la question de l’offre active des services en français par toutes les Sociétés d’aide à l’enfance en Ontario. Cette recommandation faisait partie du dernier rapport de François Boileau, le Commissaire des services en Français.

Un certain nombre de Sociétés d’aide à l’enfance offrent des services en français, essentiellement dans les régions désignées et les régions à forte concentration francophone de la province.

François Boileau recommande lui que toutes les Sociétés d’aide à l’enfance intègrent l’offre active des services en français dans la prestation de leurs services, partout en Ontario et pas seulement dans les régions désignées.

L’Association Ontarienne des Sociétés d’aide à l’enfance, dont 51 des 53 sociétés d’aide à l’enfance de la province sont membres, offre des services de formation dans les deux langues, travaille avec le gouvernement sur plusieurs programmes politiques, projets de loi, services d’éducation, analyse financière, juridique et politique. On donne la formation en français, le staff francophone est formé en français. L’association offre le curriculum de base, il y a beaucoup d’autres organismes qui offrent diverses formations», explique Marcelo Gomez-Wiuckstern en entretien avec L’Express.

Concernant la recommandation de François Boileau, il considère que «rendre toutes les sociétés d’aide à l’enfance bilingues est une bonne idée tant qu’il y a de l’argent. Traduire le matériel, former le personnel, si l’agence ne reçoit pas le financement nécessaire c’est difficile».

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Pas encore de plainte

Mais selon lui, même si les sociétés n’offrent pas toutes des services en français de manière active, cela ne constitue pas forcement un problème: «Personnellement, je pense que les services en français sont très importants, mais je pense que là où ces services sont requis ils sont offerts».

À sa connaissance, il n’y a pas encore eu de plainte concernant une absence de services en français dans une société d’aide à l’enfance. Les services des sociétés d’aide à l’enfance concernent parents et enfants. Elles interviennent lorsqu’elles reçoivent un signalement concernant la sécurité physique ou émotive des enfants. Il peut s’agir d’enfants abusés physiquement, ou d’enfants négligés car vivant dans un environnement de violence conjugale, ou avec des parents ayant des problèmes mentaux, des problèmes de drogue ou d’alcoolisme.

«Dans ces cas, l’enfant est soit placé en famille d’accueil soit chez des proches. Une autre approche qu’on préfère est de travailler avec les parents quand c’est possible et les envoyer en séance de counselling pour que l’enfant reste avec eux.» Dans les cas les plus critiques, certains sont envoyés en foyer d’accueil. Il s’agit souvent des plus âgées qui peuvent avoir d’importants troubles du comportement.

Utiliser la langue la plus familière

On l’aura compris, les sociétés d’aide à l’enfance doivent travailler avec les familles et avec les enfants en ayant une approche compréhensive qui nécessite, entre autres, de pouvoir s’adresser à eux dans la langue qui leur est la plus familière.

Tenter une séance de counselling dans une langue mal comprise relèverait du défi et pourrait compromettre les résultats. Ceci est vrai pour le français, mais aussi pour toutes les autres langues et c’est une réalité dont les sociétés d’aides à l’enfance sont conscientes.

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«À Toronto ce problème est multiplié par 10, il y a des Indiens, des Pakistanais, des Chinois… une multitude de communautés culturelles et si on peut offrir des services dans leur langue c’est ce qu’on va préférer, car c’est essentiel comme service», explique Marcelo Gomez-Wiuckstern.

Intervention rapide

Toronto a une agence désignée pour offrir des services en français, mais il s’avère que, même dans une région où il n’y aurait pas d’agence désignée, les sociétés d’aides à l’enfance tenteraient de faire le maximum pour intervenir en français si le besoin s’en fait sentir.

«Le problème c’est qu’on doit intervenir rapidement lorsqu’un cas est signalé: entre 7 heures et 28 heures après le signalement on doit visiter l’enfant, ça fait partie de la loi, donc il faut trouver une personne capable de parler la langue, mais s’il n’y en a pas on doit intervenir en anglais», souligne-t-il.

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