Six mythes sur l’AVC

L'une des premières causes de décès, d'invalidité et de maladie au Canada
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Publié 26/06/2018 par Ève Beaudin

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est l’une des premières causes de décès, d’invalidité et de maladie au pays.

Chaque année, 62 000 Canadiens en sont victimes et on estime que 405 000 personnes vivent avec les conséquences d’un AVC. Toutefois, malgré les efforts de sensibilisation des dernières années, l’AVC reste encore méconnu et fait l’objet de nombreux mythes.

Crise cardiaque = AVC: FAUX

Plusieurs personnes confondent crise cardiaque et AVC. Or, un accident vasculaire cérébral (AVC), c’est une perte soudaine des fonctions cérébrales.

«En Occident, 90% des AVC sont dus à un caillot qui bloque un vaisseau sanguin alimentant le cerveau (AVC ischémique), le 10% restant est causé par la rupture d’une artère (AVC hémorragique)», explique le Dr Alexandre Poppe, neurologue vasculaire au CHUM.

On reconnaît un AVC aux symptômes suivants: le visage affaissé, une incapacité à lever les deux bras normalement et un trouble de la parole. Dès l’apparition des symptômes, la personne doit être menée à l’hôpital.

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Seulement les personnes âgées: FAUX

Un quart des Canadiens ayant eu un AVC ont moins de 65 ans.

Certes, les facteurs de risque comme l’hypertension, l’hypercholestérolémie et la fibrillation auriculaire augmentent avec l’âge. Toutefois, les jeunes ne sont pas épargnés et ils sont même de plus en plus nombreux à avoir des AVC.

«Au Canada, la proportion de jeunes qui en sont victimes a augmenté, depuis 30 ans. Aujourd’hui, entre 10 et 15 % des victimes d’AVC ont moins de 50 ans en raison de la croissance des maladies chroniques comme l’obésité et le diabète», précise le Dr Poppe.

Les femmes moins nombreuses à en mourir: FAUX

En fait, 59% de tous les cas d’AVC mortels au Canada touchent des femmes.

«C’est en grande partie parce que les femmes vivent plus longtemps que les hommes. De plus, avoir un AVC à un âge plus avancé, alors qu’on est déjà malade et fragile, augmente les risques d’en mourir», ajoute le Dr Poppe.

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On ne peut pas prévenir l’AVC: FAUX

L’étude INTERSTROKE, publiée en 2016, concluait que 90% des cas d’AVC sont reliés à 10 facteurs de risques sur lesquels on peut agir de manière préventive.

Par exemple l’hypertension, le premier facteur de risque. C’est une maladie qu’on peut prévenir ou renverser avec une diète adaptée, ou traiter avec des médicaments.

En matière de prévention, le message est simple: il faut manger sainement, faire de l’exercice régulièrement, maintenir un poids santé et cesser de fumer.

Pas nécessaire d’intervenir si les symptômes disparaissent: FAUX

Certaines personnes font un mini-AVC, appelé accident ischémique transitoire (AIT), causé par un caillot qui bloque temporairement une artère. Dans ce cas, les symptômes peuvent durer à peine quelques minutes.

Même si les symptômes disparaissent rapidement, il s’agit d’un avertissement sérieux, souvent précurseur d’un AVC plus grave qui pourrait survenir dans les semaines qui suivent. C’est pourquoi il faut se rendre rapidement à l’urgence pour y recevoir des soins médicaux appropriés.

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Pas de traitement efficace: FAUX

Contrairement à la croyance générale, on peut traiter l’AVC et même renverser les dommages si on agit rapidement.

«Dans les 4 heures 30 qui suivent un AVC, on peut faire une thrombolyse qui consiste à administrer un médicament par intraveineuse, qui détruit le caillot», explique le Dr Poppe. Depuis 2015, on peut aussi faire une thrombectomie, qui consiste à retirer physiquement le caillot de sang qui obstrue l’artère.

Agir V-I-T-E

Chaque minute compte lorsqu’un AVC survient! C’est pourquoi il faut savoir reconnaître les signes et agir V-I-T-E :

Visage — Est-il affaissé ?

Incapacité — Pouvez-vous lever les deux bras normalement ?

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Trouble de la parole — Trouble de prononciation ?

Extrême urgence — Composez le 9-1-1.

Pour plus d’informations : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC

Auteur

  • Ève Beaudin

    Journaliste à l'Agence Science-Presse, média indépendant, à but non lucratif, basé à Montréal. La seule agence de presse scientifique au Canada et la seule de toute la francophonie qui s'adresse aux grands médias plutôt qu'aux entreprises.

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