Alors que débute ces jours-ci le XVIe Congrès international sur le sida, la Ville-Reine vibre plus que jamais au diapason du ruban rouge.
Comme un tabou qui tombe, le sida semble être subitement devenu le point de ralliement des communautés torontoises. Les barrières linguistiques ou sexuelles relevées, tous enfourchent le même cheval de bataille, à l’assaut d’un ennemi qui n’est jamais apparu si proche.
Léonard Desmarais est séropositif depuis maintenant 17 ans. Actif depuis des années pour lutter contre le sida, il veut croire que cette opportunité saura rapprocher définitivement les communautés atteintes autour d’un dénominateur commun: l’éradication du sida. Portrait.
Soixante kilomètres à pied autour de Toronto, c’est le dernier défi de Léonard Desmarais… Comme de nombreux séropositifs, il a participé ce week-end au Toronto AIDSTrek 2006, un parcours de 60 kilomètres dans Toronto et sa banlieue organisé pour lever des fonds pour recherche contre le sida. Et qu’on ne lui parle pas de folie. À 42 ans, Léonard affirme se sentir «plus en vie que jamais».
Un bel exemple pour de nombreux séropositifs, mais une philosophie qui n’a pas toujours été évidente à appliquer pour ce Torontois de naissance: «Lorsque j’ai appris que j’étais séropositif, il y a 17 ans, je n’avais plus qu’une idée en tête. Le suicide était ma seule porte de sortie. Je suis tombé dans une spirale de dépression, et me suis renfermé dans mon propre monde, en n’ayant que la perspective de le voir s’écrouler d’un instant à l’autre.»