Si l’Ontario avait sa propre banque centrale, on ne serait pas là à attendre des hausses de taux d’intérêt d’ici la fin de l’année! Les économistes torontois nous annonceraient plutôt des baisses de taux pour la province.
Pourquoi? Parce que l’économie ontarienne est au point neutre et que le taux d’inflation est loin d’être alarmant. Vous le savez, la Banque du Canada a pour mandat de maintenir le taux d’inflation pour l’ensemble du pays à 2%. Si l’inflation a tendance à dépasser ce niveau, elle doit augmenter les taux pour calmer la hausse des prix. C’est ce qu’elle s’emploie à faire depuis des décennies.
Le problème, c’est que la Banque du Canada a une vision «canadienne» et non «ontarienne». Ainsi, en Alberta, l’économie roule à plein régime et le taux d’inflation est à 6,3%. Mais, en Ontario, l’économie stagne et le taux d’inflation est à 1,6%. La force albertaine crée une distorsion des chiffres canadiens et ce sont ces chiffres qui guident la politique monétaire de la Banque du Canada.
Le Canada est un pays et un pays n’a qu’une seule banque centrale. La tendance est même au regroupement des banques centrales; la zone euro compte maintenant sa propre banque centrale, qui dirige la politique monétaire pour 13 pays. Cette façon de faire a, de toute évidence, ses limites.
En Europe, la France est déstabilisée par les hausses de taux d’intérêt qui entraînent l’euro à des sommets, ce qui a pour conséquence d’augmenter les prix des produits des exportateurs.