Séries télé: Désenchantée, une partie 2 en demi-teinte

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Publié 01/10/2019 par Valentin Blais

Alors que la 1re partie de la 1re saison de Désenchantée nous avait laissés sur un final à couper le souffle, le 2e acte de la série réalisée par Matt Groening (le créateur des Simpson et de Futurama) a fait son retour le 20 septembre dernier sur Netflix.

Entre voyage en enfer, village pétrifié ou encore braquage, cette deuxième partie de la saison 1 s’annonçait explosive. Elle a cependant déçu.

Des enjeux profonds, mais survolés

On avait quitté Dreamland et sa princesse Beane dans un cliffhanger détonnant. Ressuscitant sa mère Dagmar (morte depuis des années) plutôt que son fidèle ami Elfo, la fille du roi avait donc, sans le vouloir ni le savoir, fait revivre une femme diabolique et mal intentionnée.

Trois enjeux dramatiques et profonds se profilaient donc pour cette seconde partie: la confrontation entre Bean et sa mère Dragmar, le sauvetage de Dreamland et la nécessité de ressusciter Elfo.

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Pendant les 10 épisodes, Deane va être confrontée à de nombreuses péripéties.

Cependant, la rapidité par laquelle Groening a résolu ces différents enjeux est très décevante, ré-instaurant après seulement 3 épisodes une ligne narrative plate et peu linéaire.

L’aller-retour express en enfer pour sauver Elfo, qui méritait bien plus qu’un simple épisode, est assez significatif du manque d’ambition de cette série aux possibilités pourtant très intéressantes.

En parallèle, plusieurs épisodes qu’on pourrait qualifier de remplissage (car sans grand intérêt pour l’histoire) viennent couper un rythme qui aurait pu être bien plus haletant, rendant finalement pâle le rendu final.

Dreamland pétrifié après le passage de Dagmar.

Le manque de linéarité et de continuité entre les épisodes est également une source de déception voire peut-être même de décrochage dans ce 2e acte, où les épisodes s’enchaînent pour la plupart d’entre eux sans s’imbriquer dans une continuité temporelle logique et cohérente.

Des personnages attachants… mais trop immobiles

Dans la suite de la partie 1, cette partie 2 nous permet de découvrir un peu plus en profondeur les personnages principaux et leur complexité, ce qui est sans aucun doute l’un des points forts de ce second acte.

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Plongés au cœur des enjeux présentés plus haut, Beane, Elfo, Luci (un démon, lui aussi fidèle ami de Beane) ou encore le roi Zog (père de Beane) évoluent au fil des épisodes et des péripéties qui frappent Dreamland.

Au départ alcoolique et instable, Beane se révèle ainsi peu à peu comme une jeune femme altruiste et soulève même des enjeux sociétaux contemporains, à l’instar du droit des femmes et plus globalement du droit des opprimés.

Un de ses fidèles compagnons, le démon Luci, apparaît lui aussi comme plus attachant que ce qu’avait laissé percevoir la 1re partie.

Le roi Zog se dévoile

Enfin, le roi Zog se dévoile lui aussi en profondeur dans ces 10 épisodes, devenant presque attachant et touchant, tant sa solitude, mais aussi ses problèmes de père et de roi célibataire l’affectent personnellement.

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Malheureusement, ce développement des personnages apparaît également survolé, secondaire, voire parfois superficiel, car n’étant central que dans une minorité des épisodes.

Le cas d’Elfo est plutôt évocateur du problème, dans la mesure où les enjeux qui le transcendent – ou en tous cas qui devraient le transcender – ne sont traités et effectifs que dans les premier et dernier épisodes.

Le roi Zog, un personnage qu’on découvre (enfin) dans cette partie 2.

Le milieu de la série n’apparaît alors que comme un entassement d’épisodes sans lien avec les autres, n’affectant que très peu les personnages sur le long terme.

Un humour qui s’essouffle

Enfin, l’humour si cher et caractéristique de Matt Groening a d’une manière assez surprenante semblait s’essouffler.

Vrai point fort des dix premiers épisodes, l’humour de la série a semblé perdre de sa pertinence et de sa cohérence dans l’histoire, coupant presque le scénario (déjà plat) pour ajouter une pointe d’humour sortie de nulle parte.

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Hormis quelques moments divertissants, voire amusants, cette 2e partie de la saison 1 apparaît donc comme un échec pour Matt Groening et sa bande. Malgré des enjeux, un contexte et des personnages prometteurs, un travail quelque peu bâclé a rendu terne et assez plate une série que l’on attendait avec impatience.

Cependant, la saison 2 a d’ores et déjà été annoncée par Netflix et devrait sortir l’année prochaine, en espérant que, cette fois, le travail soit cohérent et profond.

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