Il a beaucoup été dit que le séisme qui vient de frapper le Népal était depuis longtemps attendu. Et pourtant, ce n’est même pas le scénario du pire qui s’est produit : un rapport servant de référence dans la région parlait d’un risque de 100 000 à 200 000 morts, soit au moins 10 fois plus que le bilan que l’on appréhende à présent.
Le point de comparaison pour les sismologues, leur scénario du pire, c’est le grand tremblement de terre de 1934. Appelé Bihar-Népal, il avait été d’une magnitude de 8,1 — contre 7,8 cette fois-ci — et avait tué plus de 11 000 personnes.
Il avait détruit 20% de la capitale, Katmandou et 40% des infrastructures de la vallée. Et ce, dans une région qui était alors beaucoup moins densément peuplée et avec beaucoup moins de constructions en hauteur qu’aujourd’hui : deux millions et demi de personnes vivent dans la région.
Or, les premiers rapports, dont celui du US Geological Survey, suggèrent que ce récent séisme aurait eu son épicentre un peu plus à l’ouest qu’en 1934: ces quelques dizaines de kilomètres auront manifestement sauvé Katmandou des pires secousses.
Cela n’empêche pas le séisme d’avoir été dévastateur. Le nombre de morts va continuer à augmenter, au fur et à mesure que les secours atteindront les villes et villages isolés. Et il reste la possibilité de 20 à 30 répliques d’une magnitude d’au moins 5, pendant le prochain mois. Les Népalais ont déjà subi, le lendemain du séisme, une réplique de 6,7.