Comme tous les ans depuis 1931, le Canada marquera le 11 novembre le jour du Souvenir. Cette année, les cérémonies devront composer avec la pandémie — masques et distanciation physique — mais elles continueront la tradition de reconnaître le sacrifice ultime des soldats canadiens morts sur les champs de bataille depuis 1914.
Ambivalence
Ayant atteint l’âge adulte à l’ère du «peace and love», j’ai toujours eu un rapport ambivalent à cette journée. En tentant ici d’expliquer cette ambivalence, je sais bien — métaphore militaire oblige — que j’entre dans un champ de mines. Mais je sais aussi que mon sentiment est partagé.
Il faut tout d’abord convenir qu’il est tout à fait de mise de se souvenir de ces hommes et femmes qui ont défendu nos valeurs face aux rêves de domination de mégalomanes.
Échec de la diplomatie… ou de la dissuasion
Mais si on se rappelle la fameuse citation de Tony Benn, ancien politicien britannique membre du Parti travailliste ayant déclaré que «la guerre n’est que l’ultime échec de la diplomatie», on comprend bien que ces soldats morts au combat ont en fait été sacrifiés par des dirigeants incapables.
Leur sacrifice nous apparaît alors encore plus triste et abominable. Et il faut s’en souvenir.